Comment la technique aide-t-elle les commerçants à définir la meilleure zone de chalandise possible ? Les réponses d’Olivier Fouqueré, directeur d’Emprixia, société spécialisée dans le domaine.
En quoi la géolocalisation aide-t-elle les distributeurs ?
La définition d’une zone de chalandise s’appuie aujourd’hui sur les techniques de géolocalisation, que ce soit pour un magasin existant (extension) ou un projet de magasin (création). Ainsi, pour les magasins qui possèdent une carte de fidélité, nous exploiterons l’adresse postale du client. Et pour les créations, nous utiliserons les données de flux visiteurs à proximité du site visé à partir des informations de géolocalisation issues des smartphones et des applications mobiles. Ces deux méthodes de géolocalisation constituent une première étape de traitement pour définir une zone de chalandise. Elles doivent être complétées d’analyses que seule l’expérience permettra de bien évaluer : impact des pôles commerciaux concurrents, de la géographie (relief, …), des aménagements (axes routiers, piste cyclable,etc.), des barrières psychologiques… Ainsi la géolocalisation est une étape de traitement importante, mais pas suffisante qui réclame une parfaite connaissance des techniques de définition de zone de chalandise pour bien l’exploiter.
Jusqu’à quel niveau de finesse peut-on aller dans la définition de ce territoire ?
Jusqu’au niveau de la commune lorsqu’il s’agit de territoires ruraux ou au niveau de quartiers de 2 000 à 2 500 habitants pour les zones urbaines. Il faut parfois travailler à des niveaux géographiques encore plus fins, pour des projets de magasins de proximité comme des magasins alimentaires, de bricolage, etc. qui réinvestissent de plus en plus les centres-villes. Nos bases de données nous permettent de découper le territoire en carré de 200 m de côté pour ajuster finement la zone de chalandise.
L’intelligence artificielle permet-elle d’améliorer ces process ?
Elle peut y parvenir puisqu’elle permet de corréler automatiquement de grandes quantités de données. Pour autant, cette masse de données doit être analysée pour en faire des informations exploitables et pertinentes d’un point de vue opérationnel. C’est là que réside toute la valeur ajoutée d’une société comme la nôtre, en tant que véritable outil d’aide à la décision pour les distributeurs.
Qu’en est-il plus généralement de la question de la revitalisation des territoires ?
Les collectivités territoriales sont très attentives à l’évolution de systèmes comme les nôtres. Comme on le sait, il existe un véritable enjeu d’animation des centres-villes et des centres-bourgs qui se désertifient. Ces enjeux reposent sur des commerces attractifs, des logements confortables et des espaces publics qualitatifs…. Si l’on se tourne vers la partie « commerce » du problème, nos outils vont permettre de définir un parcours marchand, c’est-à-dire là où se trouvent la plupart des magasins et où les consommateurs se rendent pour effectuer leurs achats. On peut alors définir un périmètre au sein duquel l’Etat va aider la collectivité à réinvestir les locaux, notamment lorsque dans cette zone se trouvent des locaux vacants, pour relocaliser certains commerces ou développer de nouvelles activités complémentaires.