Il ne fait aucun doute que la digitalisation fait partie de nos vies personnelles et professionnelles. Dans l’industrie, où le papier reste très présent, une véritable révolution française a lieu. Certains acteurs comme Benjamin Vilain, DG de Baldwin Partners accompagnent les ingénieurs et industriels sur le terrain pour digitaliser les processus industriels et gagner en performance. 

 

D’après vous, la digitalisation de l’industrie française est une obligation, ce n’est même plus un choix, pouvez-vous préciser votre point de vue ?

Benjamin Vilain : En effet, c’est l’avenir pour rester compétitif. Selon le cabinet Ernst & Young & BCG, l’industrie 4.0. permet de gagner jusqu’à 30% de productivité. Nous avons pris le temps de calculer les gains de productivité de nos clients : 15 millions de gain au total (pour un total de 15 clients). Mais le terme industrie 4.0 fait peur, car il soulève des questions éthiques autour de la robotisation, de l’emploi et de la fracture sociale entre les personnes. Le numérique va supprimer des métiers mais pas des emplois, de nouveaux postes sont créés sans cesse chez nos clients.

 

Comment intervenez-vous sur la chaîne de production ?

Benjamin Vilain : Chez Baldwin Partners, nous pilotons des projets d’optimisation de lignes de production directement en contact avec le terrain et les ingénieurs. Il y a encore beaucoup de papier (notice de montage, rapport de pannes…). L’information passe plus vite quand la tablette remplace le tableau, l’application et la photo facilitent la description d’un problème et la transmission de l’information… Ces outils digitaux permettent de transmettre la bonne information à la bonne personne au bon moment, il est temps de les adapter au secteur industriel.

 

Quels sont les bénéfices pour un industriel de prendre ce tournant digital ?

Benjamin Vilain : Prendre le tournant digital va permettre d’augmenter la satisfaction client (délai, coût, qualité, traçabilité, environnement) tout en réduisant les coûts de production et en améliorant la qualité de travail. La digitalisation permet de mieux tracer la donnée et ainsi de fournir des informations à plus forte valeur ajoutée au meilleur moment pour les salariés comme pour les clients et fournisseurs. On diminue ainsi le volume de tâches à faible valeur ajoutée du type « copier-coller » pour se consacrer à la collecte des bonnes données  et à leur analyse. 

 

Quel est le profil de vos collaborateurs ?

Benjamin Vilain : Notre particularité chez Baldwin Partners, c’est d’être une équipe composée exclusivement d’ingénieurs et chefs de projets industriels. Nous ne sommes pas des informaticiens. Nous mettons en œuvre des applications sans code, des solutions de lignes de production, des actions simples sur le terrain, des « petits pas »… Et pas de discours et jargon informatique inaccessible.

 

Quels valeurs défendez vous dans votre philosophie d’entreprise ?

Benjamin Vilain : En un mot,  l’Initiative que nous déclinons dans :

  • L’audace, savoir prendre des risques, savoir saisir sa chance ; 
  • L’excellence, toujours faire de son mieux, sortir de sa zone de confort ;
  • L’esprit d’équipe, faire les choses en s’inspirant des autres avec ou pour les autres on avance plus vite ; 
  • La responsabilité de ses succès comme de ses échecs, se remettre en question.

 

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de vos engagements ?

Benjamin Vilain : Notre modèle d’entreprise prône l’initiative. Les ingénieurs sont avant tout des créateurs, nous devons les laisser s’exprimer. Nous voulons pousser l’initiative dans nos métiers pour propulser la performance de l’industrie française. Vu le niveau d’excellence de nos ingénieurs qui sont formés tous les mois, nous pouvons nous permettre de tester de nouvelles solutions tout en ayant des réponses standards à appliquer pour atteindre notre objectif. Je cite souvent cette phrase : « Il est plus facile de réussir la 11 ème fois que la  première, à la condition de ne pas reproduire 10 fois la même erreur »Nous cultivons pour chacun la liberté et l’autonomie, de poser ses congés quand il le souhaite et sans validation, idem pour les frais… Cela développe une certaine responsabilité. Enfin la Fondation Baldwin Partners reverse 1% de ses revenus pour soutenir les projets civils d’amélioration sociétale de nos salariés.

 

Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?

Benjamin Vilain : Nous souhaitons développer nos activités sur l’Ouest de la France et passer de 50 collaborateurs à 250 dans les 3 ans à venir. En 2021, nous avons été confortés par la valeur de notre offre et nos capacités entrepreneuriales. Nous avons pu garder les salariés malgré la baisse d’activité et valider la puissance de notre modèle. Nous souhaitons désormais le dupliquer à Nantes, Rennes, Bordeaux avec des offres plus complètes. Nous sommes spécialisés en performance industrielle avec les outils de l’industrie du Futur et nous avons été deux fois Lauréat de l’entreprenariat du Réseau Entreprendre Atlantiques, nous sommes indépendants soutenu par BPI, le CJD et la CCI de Nantes.