Ces dernières années, la digitalisation du monde du travail s’est accélérée, l’adoption massive du Cloud en est l’un des révélateurs. Ces innovations technologiques permettent aux entreprises de gagner en efficacité et d’accroître leur compétitivité. Dans ce contexte, et face aux risques cyber, il est essentiel de les accompagner dans la mise en place de solutions de sauvegarde et de protection des données. Veeam Software, créé en 2006, et récemment classé par IDC numéro 1 en EMEA et numéro 2 au niveau mondial parmi les éditeurs de solutions de réplication et de protection des données, est aujourd’hui indéniablement reconnu comme le leader de ce domaine, avec 4 500 employés à travers le monde dont une filiale en France, Thierry Lottin, directeur général France chez Veeam répond à nos questions. 

 

La digitalisation des entreprises est de plus en plus rapide, la donnée atteint des volumes de plus en plus conséquents, quels sont les risques aujourd’hui ?

Effectivement, la donnée est présente partout dorénavant, avec des formes, des taux de rafraîchissement et des volumes différents. Ce phénomène est lié à la digitalisation poussée de tous les secteurs d’activités et à l’usage du Cloud, qui permet à une entreprise de réduire ses délais de mise sur le marché, de s’adapter très rapidement et ainsi de gagner en compétitivité. En utilisant le cloud pour le stockage des données, pour la reprise d’activité, pour de l’infrastructure as a Service, mais aussi pour le développement des applications et leur usage en mode cloud, une entreprise ne peut pas faire l’impasse sur la protection des données et doit tout mettre en œuvre pour s’assurer de protéger et d’être en capacité de restauration en toutes circonstances. Car le risque cyber est lui aussi de plus en plus important, avec des formes diverses et une vitesse incontrôlable. Nous sommes confrontés aujourd’hui à une véritable guerre économique et digitale.

 

Quelles solutions propose Veeam ?

Aujourd’hui, protéger le système d’information d’une entreprise reste très compliqué. Notre rôle est de sauvegarder les données, les applications, les systèmes et de restaurer très rapidement et intelligemment le business de nos clients, grâce à des solutions logicielles qui permettent d’assurer ce service en cas de défaillances ou de cyber attaques. Car on sait malheureusement que cela va arriver. Il est donc primordial de réaliser des copies très régulières, parfois toutes les minutes ou moins lorsqu’il s’agit de systèmes d’informations critiques et de s’entraîner à restaurer tous les jours. En faisant une analogie, nous pouvons dire qu’une entreprise est un château qui abrite des métiers et des personnes, qui se protège grâce à des remparts, des espions, des systèmes de défense variés, des coffres-forts, etc… Notre métier consiste à copier / sauvegarder tout ce qui est important pour l’entreprise, toutes ses données et ses applications qui constituent une richesse pour l’entreprise, et de les stocker dans plusieurs coffres-forts, placés à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation. Ainsi, si une partie ou la totalité du château est détruite, on peut reconstruire très rapidement. Le principal enjeu est de restaurer le système immédiatement et éviter qu’une entreprise se retrouve totalement démunie, bloquée sans pouvoir reprendre son activité. 

 

A qui s’adressent vos solutions ?

Dès le départ, les fondateurs de Veeam ont eu, une vision globale qui adressait toutes les entreprises et tous les secteurs d’activités. Nos clients sont aussi bien des TPE de 20 salariés, des moyennes entreprises que de grands groupes, comptant plusieurs dizaines de milliers de collaborateurs. Nous travaillons ainsi dans 180 pays. Veeam conçoit des systèmes pouvant être mis à échelle, la même technologie qui s’adapte à la taille de nos clients et de leurs problématiques. Le socle commun reste la simplicité d’usage de nos solutions, leurs puissances, leurs solidités et leurs capacités à être suffisamment agiles pour s’adapter à des tailles, des critères et des localisations différentes. Ce qui nous caractérise également c’est que nous ne rendons pas dépendants nos clients. Nos solutions peuvent aussi bien être utilisées dans le Cloud, dans l’entreprise, ou même les deux, cette flexibilité et cette simplicité sont fondatrices de nos principes. 

 

Quels sont les enjeux de votre marché ?

Ce que l’on voit à notre niveau est la modernisation des applications. La digitalisation est induite par les métiers qui innovent et ont besoin d’aller plus vite afin d’être les premiers sur le marché. Ces applications sont adossées à des infrastructures, qui nécessitent elles aussi d’être modernisées. Face au volume grandissant des données, il existe également un enjeu de stockage, de réseau et d’accès à cette donnée. On doit pouvoir accéder rapidement à la donnée, même ancienne, l’analyser, pour chercher des nouvelles façons de faire, trouver des nouveaux produits et services, ce que nous ne connaissons pas aujourd’hui deviendra une réalité, dans le but d’augmenter la compétitivité, le chiffre d’affaires et les parts de marché. Enfin, de plus en plus de sociétés en Europe souhaitent qu’une partie de leurs données soit conservée dans un Datacenter souverain, notamment pour ne pas être soumis au Cloud Act américain. Cela nécessite la mise en place de solutions capables de classifier les données en fonction de leur criticité et de leur sensibilité. Toutes ces questions sont désormais au cœur des préoccupations des entreprises et de leurs comités exécutifs. 

 

Quelles sont les tendances de votre marché ?

Aujourd’hui il existe une pénurie de compétences et des ressources, notamment en ce qui concerne les ingénieurs développeurs. Cela peut s’expliquer par des lacunes dans les orientations des étudiants et des formations qui ne sont pas en rapport avec la demande du marché. Les talents se faisant rare, Il faut donc s’assurer de pouvoir les attirer, mais les entreprises ont du mal à lutter face aux géants du numérique qui sont capables de proposer des gros salaires et des conditions de travail adaptées. On peut se demander si cette situation ne va pas amener à une modification, évolution des modèles de travail. En faisant un peu de prospective, on peut imaginer qu’il y aura de plus en plus d’autoentrepreneurs qui seront accessibles via des plateformes logicielles, et qui feront l’objet d’une notation, une sorte de Trip Advisor de l’emploi. Les entreprises s’arracheront leurs compétences et leurs services pour quelques heures, jours ou mois à temps plein ou à temps partiel. 
Ces travailleurs seront basés quelque part, mais pas forcément dans l’entreprise. Le travail en mode virtuel sera la norme. Cela fonctionne aujourd’hui et a été légitimé par la pandémie de Covid-19, avec pour résultat davantage de flexibilité pour les travailleurs. L’impact d’un point du vue système d’information ou digital est la multiplicité des lieux et des formes de travail, des systèmes externes et indépendants qui peuvent provoquer plus de failles de sécurité, sans compter que ces travailleurs iront ailleurs, s’ils ne peuvent plus travailler car l’entreprise aura subi une interruption de services. L’autre point concerne le temps, qui n’est pas extensible. Cela se traduit par la mise en place de systèmes qui automatisent de plus en plus pour pallier cette déficience de ressources et cette charge de travail qui s’accroît. Cela passe par l’intelligence artificielle, le machine learning qui va piloter la machine pour aider les humains à accomplir des tâches importantes mais peut-être moins valorisantes. C’est déjà le cas aujourd’hui dans certaines usines et dans plein de métiers différents.     

 

Points d’actualité ?

La Faille Log4Shell qui met les directions informatiques et du numérique en émoi et qui démontre qu’aucune entreprise n’est à l’abri. Je pense enfin que l’une des tendances à surveiller est le développement des crypto-monnaies, qui peut impacter sérieusement les économies. Ce système parallèle n’est pour l’instant pas vraiment régulé ni par les banques ni par les États, avec des milliards de dollars en jeu. Ce côté de la médaille du monde digital est à surveiller.