L’entreprise les Bienheureux, lancée en 2015, veut redynamiser le marché des spiritueux en innovant pour viser l’excellence, tout en ayant un impact bénéfique. Une vision qui leur permet notamment d’être leader sur le whisky français. Alexandre Sirech, président et directeur général des Bienheureux, nous en dit plus.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer les Bienheureux ?
Alexandre Sirech : Avec mon associé Jean Moueix, nous sommes très attachés à notre pays et nous souffrions de le voir dégringoler depuis une quarantaine d’années. Nous avions envisagé de nous engager en politique, puis nous nous sommes dit que nous pouvions faire quelque chose pour notre pays par l’entreprise. Notre axe c’est de faire des beaux et bons produits pour faire du bien, c’est pour cela que nous nous appelons les Bienheureux. Cela se traduit par plusieurs choses. La première, c’est que nous n’embauchons qu’en CDI. La deuxième, c’est que nous avons un SMIC Bienheureux à 2000€ net. La troisième, c’est que nous sommes fiscalisés intégralement en France, ce qui est rare dans les spiritueux. La quatrième, c’est que nous ne prenons pas de subventions. La cinquième, c’est que nous essayons de traiter les fournisseurs comme les clients. Et puis la sixième, c’est que nous essayons de respecter non seulement les hommes, mais aussi la planète : toutes les céréales de nos whiskys sont bio, notre usine est propre, nous retraitons tous les effluents, et nous n’avons pas de plastique dans notre gamme.
Comment évolue le marché ?
Alexandre Sirech : Le marché mondial des spiritueux est plein, et même en légère décroissance. On boit un peu moins d’alcool tous les ans au niveau mondial, mais la bonne nouvelle c’est qu’on boit mieux et plus cher, donc en valeur, il ne fait que croître. En spiritueux de qualité, notre cœur de métier, nous pouvons faire de la croissance qualitative : décroitre en nombre d’unités vendues, et donc faire du bien à la planète, mais croitre en chiffre d’affaires parce que les bouteilles vendues sont meilleures et plus chères. Nous doublons notre chiffre d’affaires tous les deux ans, depuis 2015.
Quels sont vos projets de développement ?
Alexandre Sirech : Nous allons sortir un thé alcoolisé : c’est une formule avec du vrai thé, des vraies pêches, du gaz carbonique, et notre rhum El Pasador de Oro, qui est le plus médaillé du monde, vient du Guatemala et qu’on finit dans des anciennes barriques de cognac. Nous faisons une petite bouteille de bière avec ce thé à cinq degrés, c’est fruité et cela s’appelle Tea Rock. Cela sort en mai, après trois ans de travail, et c’est la première fois que nous créons complètement une catégorie. Et puis cet automne, nous sortirons un spiritueux dans le super haut de gamme, qui est pour l’instant dominé par des cognacs à plus de 3000 euros la bouteille. Il se veut être le meilleur spiritueux de la planète, donc c’est très ambitieux. Nous y travaillons depuis 17 ans, bien avant de monter les Bienheureux. Le design est renversant, et nous sommes arrivés à faire un spiritueux qui est au-dessus des plus chers lors des dégustations à l’aveugle.