Créée en 2002, l’entreprise Exaprobe est un acteur de l’intégration informatique. Elle a rejoint le groupe Econocom en 2013. Face à un environnement de travail hybride qui se pérennise, Jean-Pierre Chamillard, Directeur Général d’Exaprobe, nous explique les enjeux de son secteur.
Quels sont les services proposés par Exaprobe ?
Nous achetons du matériel informatique, destiné à des constructeurs et éditeurs informatiques. En parallèle, nous revendons ces équipements à des clients essentiellement issus du CAC 40 (en région parisienne) et des ETI (en province). Cette revente s’accompagne d’un service d’installation, d’intégration et de support. Exaprobe garantit en effet un maintien en condition opérationnelle.
Notre activité se concentre autour de deux grands pôles : réseau et cybersécurité, puis le Smart Office, qui rassemble communication unifiée, collaboration et audiovisuel. Exaprobe est aussi un intégrateur informatique qui reste à l’écoute de son marché. À ce titre, nous réalisons des acquisitions dans des domaines stratégiques, y compris la cybersécurité. C’est pourquoi nous avons acquis au début de l’année l’intégrateur So-IT, basé dans le sud-ouest du territoire. Il nous permet ainsi de renforcer notre pôle régional sur cette compétence.
En tant qu’intégrateur informatique, quel bilan tirez-vous des deux dernières années ?
Le recours au télétravail a accéléré la digitalisation des entreprises françaises. Certains experts estiment même qu’elles ont gagné entre 3 à 7 ans sur leur transformation digitale. 85 % d’entre elles ont mis en place une nouvelle organisation pour faciliter le travail à distance. Et pour cause. Le télétravail est devenu un critère de choix pour les collaborateurs. D’après une étude Opinionway réalisée pour Slack en 2021, 38 % des salariés sondés se sont déclarés prêts à quitter une entreprise qui ne proposerait pas de télétravail.
Quels sont les défis survenus avec le télétravail ?
Le télétravail a mis en lumière plusieurs problématiques. La forte utilisation du Cloud, dans un premier temps, impliquant le besoin d’une plus grande flexibilité. Nous avons donc dû nous adapter à ces évolutions, d’usage d’une part, puis sociale. Nous avions pour habitude de travailler en mode Device. Il a fallu repenser notre offre en prenant en compte tout l’environnement de travail de l’utilisateur.
La bande passante a été augmentée, afin que chaque salarié puisse travailler dans de bonnes conditions. Exaprobe a accru la sécurisation des flux et des accès, car le changement du monde du travail a donné lieu à des cyberattaques plus fréquentes et plus complexes. Auparavant, nos réponses en termes de cybersécurité consistaient à protéger nos clients. Désormais, notre mission est de développer des solutions pour détecter d’éventuels problèmes et y remédier rapidement.
Comment assurez-vous la cybersécurité de vos clients ?
De deux manières, en fonction de la maturité des entreprises et de leurs ressources. D’abord, via l’intégration, c’est-à-dire en déployant les meilleures solutions de protection pour garantir une sécurité au plus haut niveau. En complément, la sécurisation de structures informatiques passe aussi par notre offre Go4Secu.
Elle repose sur des services managés, avec les dernières offres de cybersécurité du marché. Go4Secu assure la protection du mail, du web, et propose des solutions NDR/MDR. Elle se veut donc complète et équipe les entreprises d’un bastion de sécurité. Grâce à l’intelligence artificielle (comme le Machine learning ou le Deep learning), nos outils analysent le comportement des utilisateurs et s’y adaptent pour les protéger et leur proposer le produit le plus adéquat.
Observez-vous une tendance particulière dans le secteur de l’intégration informatique ?
Nous sommes confrontés aujourd’hui à une problématique RH, à savoir une carence en termes de ressources compétentes sur le marché français de la cybersécurité. Cette pénurie crée des tensions, car l’offre est moins importante que la demande.
Les entreprises peinent à conserver leurs talents et à en attirer d’autres, si bien que des milliers de postes sont non pourvus dans le domaine de la cybersécurité. Ce phénomène s’explique en partie par une ouverture trop tardive de cycles d’ingénieur et de cycles universitaires dédiés à la cybersécurité sur le sol français. Ce déficit devrait néanmoins se résorber dans les prochaines années.