La question du stationnement reste un problème insoluble pour de nombreuses communes. Il existe pourtant des solutions, nous explique, Christophe Plouviez, président de Parking Map, société qui propose aux collectivités une cartographie en temps réel de l’état du stationnement en ville. 

 

Quel rôle joue la question du stationnement dans l’arrivée des nouvelles mobilités ?

Christophe Plouviez : Le stationnement doit s’intégrer dans la mobilité. Il n’est pas une finalité. Il fait partie d’un parcours qui intègre désormais les mobilités douces. Il doit donc être réinventé. Pour cela, il est nécessaire de modifier les emplacements et les durées. Depuis 35 ans, on fait payer à l’usager des zones de stationnement (zones bleues). Mais s’interroge-t-on vraiment sur la valeur de ces 12m2 de place de parking ? Sont-elles encore adaptées aux exigences actuelles ? Tout est à repenser. Le stationnement est un des éléments principaux dans la mise en place des nouvelles mobilités. C’est dans cette optique, que Parking Map met à disposition un observatoire du stationnement aux gestionnaires de parcs, pour que la collectivité puisse appréhender en temps réel la façon dont ses parkings sont utilisés (fréquence d’utilisation, nombre de véhicules/jour, temps d’occupation…). Elle va, ensuite, offrir ce service aux usagers pour que ces derniers puissent être mieux informés sur l’état des places et de la politique de stationnement qui est appliquée.

 

Pour dresser une cartographie en temps réel de l’état du stationnement, comme vous le proposez, il faut que les collectivités acceptent de mettre en place des capteurs afin d’utiliser les possibilités offertes par l’IoT. Cela a forcément un coût. Ce dernier est-il parfois dissuasif ?

Christophe Plouviez : Effectivement. Le prix représente un frein pour certaines communes qui hésitent à investir de manière conséquente dans ce domaine, même si le coût de certains matériels a fortement baissé. Néanmoins, il s’agit, aujourd’hui, d’un investissement nécessaire pour les villes ayant de grosses problématiques de stationnement, soit qu’elles ne comprennent pas le sujet en lui-même, soit qu’elles rencontrent des difficultés à le gérer correctement. Exemple : pour vérifier les disques de stationnement d’une zone bleue de 400 places, il va falloir mobiliser deux fonctionnaires de police pendant deux heures. Avec notre solution, il va suffire d’un agent et d’une vingtaine de minutes pour s’acquitter de cette tâche puisqu’il va directement se rendre sur les places de stationnement dont il sait, grâce à notre système, qu’elles font déjà l’objet d’un dépassement de temps. 

 

Comment convaincre, alors, les villes qui hésitent ?

Christophe Plouviez : De plusieurs façons. Il existe, tout d’abord, des solutions budgétaires qui sont apportées par la France et l’Europe. Je pense, entre autres, au programme « Action cœur de ville » pour lequel 5 milliards d’euros ont été alloués aux villes moyennes dans le but de monter des projets dont Parking Map peut faire partie. C’est d’autant plus vrai que notre principal investisseur est la Caisse des dépôts, acteur majeur du programme Action cœur de ville. Mais pour convaincre les communes hésitantes, d’autres possibilités peuvent être envisagées. Nous réfléchissons, en ce moment, à la création de solutions de location longue durée qui viendraient se substituer aux traditionnels mécanismes d’investissement. 

 

Dans quelles communes êtes-vous déjà présents ?

Christophe Plouviez : Nous sommes présents dans une trentaine de villes dont Mandelieu, Soissons, Orléans, Rouen, Biot, Marseille, Paris… 

 

Votre système repose, on l’a vu, sur l’internet des objets. Cela vous permet-il d’envisager un rôle majeur dans le dossier de la smart city ?

Christophe Plouviez : C’est exactement dans ce sens que Parking Map va évoluer. Il existe déjà une multitude de données que nous implémentons, comme des capteurs de qualité de l’air, de son, d’image, que nous agrégeons au sein d’une plate-forme qui est déjà « smart city ». Nous allons lancer une deuxième levée de fonds pour asseoir cette transformation et allons probablement changer de nom à la fin de l’année.