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HKVOR : valoriser les biodéchets grâce à l’extraction de la kératine

Afin de revaloriser des ressources mises de côté, les cheveux et la laine de mouton, HKVOR a développé un procédé permettant d’en extraire la kératine. Chaque bio-intrant est ensuite réutilisé dans des produits agricoles, nutraceutiques, cosmétiques ou médicaux. Olivier Defrance, CEO et fondateur, nous en dit plus.

 

Qu’est-ce qui a inspiré le projet HKVOR ?

Podologue de profession, j’ai eu l’idée en 2020 de valoriser les déchets issus de soins podologiques. HKVOR est né de cette idée, et a finalement évolué pour se concentrer sur la valorisation de biomasses sous-exploitées, les cheveux et la laine, grâce à l’extraction de la kératine.

Si l’incinération des cheveux et de la laine est normalement interdite, elle est malgré tout responsable de 100 000T de CO2 rejetés par an. Ces deux ressources sont sous-valorisées : seule 4% de la laine de mouton françaises est valorisée aujourd’hui.

 

Vous avez breveté votre propre procédé pour extraire la kératine ?

Notre premier objectif était de trouver un moyen de valoriser ces ressources sans polluer. Nous avons donc mis au point et breveté deux procédés 100% propres et écologiques, permettant d’extraire la kératine des cheveux et de la laine, sans produits chimiques.

Nous avons validé l’échelle de laboratoire pour ces deux procédés, et passons maintenant à l’échelle pilote pour la valorisation de la laine : nous pouvons produire plusieurs litres de kératine par extraction.

 

Afin de s’inscrire dans une économie circulaire, HKVOR a développé un premier produit destiné au marché agricole ?

Grâce à l’extraction de la kératine de la laine de mouton, nous avons créé notre premier produit, HK-Stim, un hydrolysât de kératine animal, à destination du marché agricole. L’idée est de créer une boucle d’économie circulaire autour de ce co-produit agricole, tout en mettant en avant nos éleveurs ovins.

Il s’agit d’un bio-intrant concentré protéique et minéral, destiné à être ajouté aux biostimulants et engrais organiques en faible concentration, afin d’amener un apport en acides aminés, peptides, protéines et minéraux. Après des tests d’efficacité menés avec un laboratoire indépendant, HK-Stim permet d’augmenter la biomasse racinaire de 20% en condition de stress nutritif important.

Nous avons clôturé notre première levée de fonds en juillet, afin de financer cette montée en échelle semi-industrielle. Désormais, nous entrons dans une phase de prospection pour conclure un accord avec un industriel, de préférence français, fabricant de produits agricoles. Une fois ce contrat obtenu, nous entrerons dans une seconde phase de levée de fonds pour implanter une usine de production en région Centre, car nous sommes basés à Orléans, où nous produirons HK-Stim à échelle industrielle, soit 40 000L par an.

 

Du côté de la kératine capillaire, quels sont vos projets ?

À horizon 2026, nous souhaitons développer une deuxième boucle d’économie circulaire autour de la kératine capillaire. Nous travaillons sur l’extraction d’une kératine biomimétique, que nous souhaitons intégrer dans les marchés de la cosmétique et des dispositifs médicaux.

En effet, la kératine est un des composants essentiels de nos cheveux et de notre peau. La kératine joue notamment un rôle essentiel dans la cicatrisation des plaies : ajouter notre kératine dans des pansements permettrait donc d’accélérer cette cicatrisation.

La valorisation industrielle des cheveux par l’extraction de la kératine est une première au niveau mondial.

 

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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