Avec près de trente années d’expertise, le Groupe ISIA accompagne aujourd’hui de nombreuses entreprises de toute taille dans un travail de transformation digitale responsable et vertueuse ; avec la volonté de tendre progressivement vers l’ESN du futur. Interview avec Arnaud Pinier, Leader d’activités Conseil & Formation Numérique Responsable et Jean-François Caplat, associé et co-président du Groupe ISIA
Pouvez-vous présenter en quelques mots votre groupe ainsi que son domaine d’expertise ?
Le Groupe ISIA est ce que l’on appelle une ESN : une entreprise de services numériques créée il y a presque 27 ans. Nous employons 120 personnes et réalisons un chiffre d’affaires d’environ 10 millions d’euros, et sommes présents sur 4 villes : Paris, Lyon, Montpellier et Nantes.
Comme de nombreux acteurs de notre secteur, nous accompagnons des organisations de tout type — des grands comptes, des PME, des PMI, mais aussi des collectivités — dans leur transformation numérique. Le Groupe ISIA se différencie en souhaitant inscrire ce travail de transformation digitale dans une démarche qui se veut responsable.
Quel est l’impact du numérique sur l’environnement ?
Le numérique a des impacts bien réels dans le monde physique, souvent peu connus du grand public. Aujourd’hui, il est à l’origine de 4 % des gaz à effet de serre ; c’est plus que l’aviation civile qui serait autour des 2,5 %. Ces outils digitaux nécessitent 10 % de la consommation électrique mondiale, que ce soit pour faire tourner les équipements, pour refroidir les data centers, ou encore pour alimenter les antennes relais.
Le numérique produit également de nombreux déchets, environ 60 millions de tonnes par an, que l’on ne recycle pas ou très mal. Avec une croissance de 6 à 8 % par an et une empreinte qui triple tous les 15 ans, on comprend que cette trajectoire n’est pas soutenable.
Il s’agit donc d’aider les entreprises à se digitaliser, mais pas n’importe comment ; c’est la raison d’être de notre démarche. Nous souhaitons questionner à la fois la manière dont on met en œuvre le numérique, la manière dont on l’utilise pour réduire ses impacts, mais aussi ce à quoi on le destine afin de privilégier la création de services de qualité et à haute valeur ajoutée pour l’organisation.
L’objectif est donc d’aider les entreprises à réduire leurs impacts numériques sur l’environnement ?
Nous souhaitons en effet nous attaquer avant tout à l’inutile et au superflu, ce que l’on pourrait appeler le « gras numérique », et que l’on trouve dans les applications et dans les infrastructures des organisations.
Ce travail permet de profiter d’un ensemble de bénéfices directs ou indirects, que ce soit en termes de réductions des coûts, de performance et de qualité du service rendu, de sécurité, de satisfaction des utilisateurs, d’innovation, mais aussi d’amélioration de la marque employeur.
Il s’agit d’une transition vers un numérique plus vertueux, plus soutenable, qui vient répondre aux objectifs de développement durable, et qui porte aujourd’hui le nom de « Numérique Responsable ».
Nous allons tout d’abord aider nos clients à se situer à travers un premier travail de diagnostic afin de calculer l’impact carbone lié à l’ensemble de l’infrastructure IT. Une fois cette photo de départ réalisée, nous allons ensuite les aider à définir ce que l’on appelle une stratégie numérique responsable, pour ensuite fixer des objectifs à atteindre, que ce soit en termes de réduction d’empreinte environnementale, d’inclusion ou d’accessibilité. Chaque entreprise aura alors une feuille de route à suivre, avec des conseils très concrets tels que l’aide au choix de fournisseurs pour acheter du matériel reconditionné, l’aide au choix de solutions d’hébergement écoresponsable, ou encore la formation des équipes à l’écoconception de services numériques. Nous pouvons même aller jusqu’au développement de services numériques éco conçus pour eux.
Quels sont les enjeux et les différents défis auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui ?
Il y a un gros enjeu autour de la formation et de la sensibilisation ; il existe en effet encore trop d’entreprises qui n’ont pas conscience des conséquences néfastes du numérique.
Par ailleurs, s’inscrire dans une démarche numérique responsable peut représenter un véritable défi pour les organisations, avec un vrai enjeu autour de la conduite du changement. Nous pouvons également les soutenir dans cette démarche, en prenant appui sur l’intelligence collective.
Nous avons envie de prendre part à la révolution sociétale et écologique qui se prépare, notamment au regard des enjeux environnementaux qui sont devant nous et qui vont, qu’on le veuille ou non, nous obliger à repenser nos modes de production et de consommation, y compris en matière de numérique. Nous nous considérons comme une sorte de laboratoire avec l’ambition d’innover pour inventer l’ESN du futur.
Nous vivons une accélération vers un modèle assumé, au service d’une vision puissante ; pour réaliser nos objectifs, nous avons besoin de renforcer nos équipes avec des collaborateurs qui ont envie d’œuvrer pour un projet engagé, des partenaires qui nous soutiennent, et, bien sûr, des clients qui nous feront confiance et nous prouverons que notre démarche n’est pas vaine.