A l’heure où la transition numérique se voit accélérée par la crise sanitaire, la gestion des données collectées par les entreprises prend tout son sens. Des grands acteurs aux plus petits commerçants, la data représente un enjeu de taille pour la prise de décision. Pour mieux comprendre les problématiques relatives aux données en entreprise, Jacques Padioleau et Muriel Raffatin, respectivement Directeur Commercial Europe du Sud et Senior Directrice Marketing International de Talend, répondent à nos questions.
L’utilisation des données a fortement évolué ces dernières années, quelle réponse concrète apportez-vous aux entreprises ?
Jacques Padioleau : Les pratiques ont beaucoup évolué depuis nos débuts en 2005. Nous avons commencé par un modèle disruptif basé sur l’open source. A travers la conception de notre plateforme, l’objectif était d’offrir un service complet, une sorte de supply chain de la data. Aujourd’hui, nous permettons aux entreprises d’avoir une vision de leurs données en temps réel à travers un dashboard. Elles peuvent prendre des décisions plus rapidement et n’ont pas à se soucier de savoir où se trouvent leurs données. Il est possible de les suivre, les améliorer, les transformer, en faciliter l’accès aux collaborateurs, que les données soient hébergées sur site, dans le cloud ou au sein d’une architecture hybride. Depuis 5 ans, avec notre « Data Fabric », nous continuons de développer des fonctions autour de la donnée, par un jeu commun entre l’IT et les métiers. Pour toutes ces raisons, nous sommes fiers de participer à une approche globale qui tend à devenir le standard du marché.
Les données représentent un chantier juridique important, comment Talend s’adapte à ces exigences ?
Jacques Padioleau : Chaque entreprise reste responsable de sa conformité au RGPD. Les services juridiques ont dû s’adapter pour faire face aux différentes questions qui se posent. De notre côté, pour permettre à nos clients d’y répondre, nous mettons à disposition tous les outils et fonctionnalités nécessaires sur la plateforme pour qu’ils atteignent cet objectif. La mise en place des réglementations sur les données a permis de réveiller les entreprises et a favorisé celles qui ont été capables de mettre en place des outils rapidement. On peut justement corréler la maîtrise des données de certaines entreprises avec leur croissance. Par exemple, pour avoir pris le parti d’être transparent sur la gestion de ses données, l’un de nos clients a vu son taux de fidélité client augmenter de 12 %.
Muriel Raffatin : En tant qu’entreprise, nous nous devons d’élever notre niveau d’exigence pour respecter la confiance de chaque consommateur. La problématique est qu’aujourd’hui la donnée n’est plus seulement réservée à l’IT mais est utile pour tous les services de l’entreprise. Elle est par exemple au cœur du marketing, ce qui nous pousse à délivrer une meilleure expérience client, plus personnalisée. L’impact est donc positif, même s’il représente un challenge très important.
Comment le marché de la data est-il marqué par la période actuelle ?
Jacques Padioleau : On constate une nette accélération de trois grands enjeux pour les entreprises avec la situation actuelle. Tout d’abord, nous voyons arriver une nouvelle forme de gestion des cookies, face à laquelle il va falloir faire preuve d’agilité. Nous devons aussi prendre en compte tout élément disruptif du marché, comme la Covid. Il y a une véritable rupture, notamment pour les entreprises qui ont accumulé toute une masse d’informations et qui ne savent pas les transformer en opportunités. Il est indéniable qu’aujourd’hui les données en temps réel occupent une place importante, et ce sont aux directions générales des entreprises de faire preuve d’agilité. Enfin, nous travaillons à apporter des réponses concrètes aux questions RSE des entreprises. Le but pour le client est de pouvoir mieux calculer son empreinte CO2, de prendre des actions correctrices sur une chaîne complète pour pouvoir l’améliorer et devenir zéro carbone. Avec la crise, on s’aperçoit que les entreprises sont encore plus soucieuses de leur image de marque, sur le plan de la responsabilité et de l’éthique.
Muriel Raffatin : Ce qui a aussi été flagrant, ce sont les entreprises qui se sont retrouvées à avoir de la donnée alors qu’elles n’en avaient pas. Avant la Covid, beaucoup de sociétés dans le commerce traditionnel ne collectaient aucune données. En se mettant à améliorer leur expérience digitale pour survivre, elles se sont retrouvées avec des quantités de données, sans savoir quels bénéfices en tirer ni comment les organiser. Nous les aidons ainsi à comprendre leur valeur et en quoi celles-ci peuvent les aider à prendre des décisions stratégiques. La donnée a une véritable valeur si elle est bien gérée, bien organisée, de confiance et de qualité.
En améliorant les prises de décisions au sein des entreprises, quels sont les bénéfices ?
Jacques Padioleau : A partir du moment où une entreprise est capable de prendre de meilleures décisions plus rapidement, elle aura plus de temps pour couvrir d’autres sujets. Aujourd’hui, on se rend compte qu’avec une série de données vérifiées et confirmées, on est capable de décider dans de meilleures conditions et d’être en adéquation avec le besoin. Cela permet de se consacrer pleinement au développement d’une organisation, à l’innovation, à la création de nouveaux business model, aux sujets RSE, etc.
Muriel Raffatin : Il ne faut pas perdre de vue qu’une entreprise doit prendre des décisions, et pour ce faire, il lui faut la bonne donnée. Avec Talend, on s’assure que les entreprises passent plus de temps à se demander « Avec ce type de données, quelle décision vais-je prendre ? », et non à collecter les données et à se demander si elles sont fiables. Nous veillons à ce qu’elles aient la bonne donnée au bon moment pour prendre une décision, et cela fonctionne pour le marketing, comme pour la stratégie commerciale ou tout autre département au sein de l’entreprise.