Pour permettre un accès plus simple et direct aux prothèses amovibles, Thierry Supplie a mis en place une formation de denturiste, pour former les prothésistes dentaires à une prise en charge intégrale des patients après soins.
Présentez-nous vos formations, en quoi consiste le métier de denturiste ?
Au cours de mon parcours, j’ai acquis des connaissances et travaillé avec des praticiens très renommés. Après avoir créé Training Dental, des formations destinées aux chirurgiens-dentistes, je travaille désormais sur des formations de denturistes. Cela s’adresse à des prothésistes dentaires, qui ont un certain niveau de compétences et doivent réussir un test pour accéder à la formation. Ils seront formés pour appareiller directement des patients, une fois que leurs soins sont effectués, avec des prothèses amovibles. La formation médicale est pour la sécurité des patients, et ils pourront les adresser au médecin traitant en cas de doute. Pendant la formation, les prothésistes appareilleront gratuitement des personnes défavorisées, qui n’ont pas les moyens d’être appareillées. Pour cela, nous travaillerons avec des associations.
Quel est le processus pour faire certifier ces formations ?
Je prépare cela depuis longtemps, et j’ai déposé un dossier auprès de France Compétences, qui est passé en instruction, et est en cours de traitement pour valider le format et la structure de formation. De nombreuses réglementations entrent en jeu, car le niveau professionnel donne un accès direct à l’appareillage des patients et à leur dossier médical.
Lors du congrès annuel de l’Association dentaire française, une enquête a révélé qu’un grand nombre de participants souhaitaient que l’activité soit mise en place en France.
En quoi le denturiste va permettre de simplifier l’accès aux prothèses ?
Le patient pourra être traité aussi bien au cabinet du denturiste qu’à domicile. Cela veut dire qu’on peut par exemple se rendre dans des maisons de retraite pour voir plusieurs patients, ce qui économise des trajets et surtout des frais de transport médicalisé.
La même personne s’occupera de tout, de la prise d’empreintes à la pose de la prothèse. Cela supprime l’intermédiaire du chirurgien-dentiste, qui doit transmettre les informations du patient au prothésiste, ce qui complique parfois la réalisation du travail. Ainsi, c’est simplifié et cela diminue les coûts.
Cela permet aussi de relocaliser du travail en France, d’y garder de l’emploi en conservant un savoir-faire, car les prothésistes souffrent de plus en plus de la concurrence étrangère. Ils vont pouvoir conserver ou redynamiser leur activité. Et cela évite d’avoir des prothèses qui font des allers-retours avec Honk Kong pour être peaufinées.
D’autre part, cela va libérer du temps aux cabinets dentaires, car ces prothèses représentent 30% de leur temps. Ils pourront profiter de ce temps pour faire des soins. Un autre problème est qu’avec les nouvelles technologies, l’enseignement de la prothèse adjointe dans les facultés dentaires a diminué de façon significative. Pourtant, avec la population vieillissante, nous allons de plus en plus avoir besoin de ce type d’activités.