C’est, aujourd’hui, un enjeu fort. Intégrer des outils de télématique dans les véhicules de sa flotte d’entreprise permet de répondre à plusieurs objectifs en matière de gestion de parc comme la réduction de la consommation de carburant et des frais de maintenance, ou l’optimisation de la sécurité des conducteurs. Mais la télématique pose également la question de la protection des données personnelles du conducteur. Les réponses d’Olivier David, directeur commercial France de la société Coyote.
En quoi l’utilisation de la télématique permet-elle d’optimiser le coût d’une flotte automobile ?
Toute entreprise cherche à diminuer ses coûts. C’est aussi valable pour celui de sa flotte automobile. Pour y parvenir, l’entreprise va examiner l’ensemble des postes de dépense s’y rapportant. Sa « Car Policy » va lui permettre de choisir les véhicules les plus en adéquation avec ses besoins. Mais le sujet de la flotte automobile concerne également l’usage qu’en font les salariés : accidentologie, frais de remise en état des véhicules à l’issue des locations, usage excessif des véhicules ou contraire aux règles fixées par la société, etc. Les outils de géolocalisation permettent de réduire le TCO (Total Cost of Ownership) de manière supérieure au montant de sa mise en œuvre, en remontant de nombreuses informations sous la forme de tableaux de bord sur l’usage qui est fait du véhicule afin d’en limiter les coûts.
La télématique ne risque-t-elle pas d’être ressentie comme une intrusion excessive par le salarié. N’est-ce pas un frein possible à sa mise en œuvre ?
Cette crainte existe, c’est indéniable. Pour y remédier, il faut avant tout s’appuyer sur la réglementation en place qui – outre les conditions d’utilisation qu’elle précise – rappelle les démarches à effectuer pour sa mise en place. L’existence de ce cadre est bien appréhendée par les grandes entreprises mais malheureusement moins dans les PME/ETI.
Pour notre part, nous conseillons à toutes les entreprises, en premier lieu, de rédiger et diffuser un code de bonne conduite du véhicule d’entreprise. Un collaborateur à qui l’on confie un véhicule de service ou de fonction, doit connaître dès son embauche les règles d’usage en la matière. Ensuite, la mise en place de la géolocalisation doit passer par un échange entre la direction et les représentants du personnel en leur expliquant les raisons qui ont conduit l’entreprise à adopter un système de géolocalisation et d’en rappeler les principes, à savoir ce qui est permis et ce qui est interdit de faire avec. Il faut également faire savoir que la solution retenue est en tout point conforme au cadre réglementaire. Il y a toujours, sur un véhicule, la possibilité d’anonymiser un trajet. Enfin, au-delà de ces aspects formels, il faut également jouer sur l’exemplarité en montrant en quoi la géolocalisation est un système gagnant-gagnant qui va profiter non seulement à l’entreprise mais également à chacun de ses collaborateurs en optimisant, par exemple, les procédures de remboursement des frais professionnels ou améliorer la Car Policy en récompensant les usages les plus vertueux. Cela va incontestablement contribuer à diminuer le niveau d’appréhension de ces derniers.
Quel type d’entreprises visez-vous ?
Chez Coyote, nous avons lancé notre solution télématique en 2018, suite au rachat du groupe Traqueur. Notre cible première est constituée du tissu des PME et ETI qui sont à la recherche d’un système télématique dont la caractéristique principale est la facilité d’usage. Notre solution, « Coyote Business », consiste en une offre unique, complète et modulable. Elle permet à une entreprise de sécuriser sa flotte grâce au service Coyote Secure (solution de récupération après vol), ses collaborateurs avec le service d’aide à la conduite et, au final, optimiser son activité grâce aux outils de gestion de flotte. Son attractivité est aujourd’hui telle, en raison de sa facilité d’emploi, qu’elle intéresse également les grands groupes, cible qui, au départ, ne faisait pas partie de nos priorités.
Quelle est votre philosophie en matière de sécurité routière ?
Le leitmotiv de Coyote est le suivant : « Notre technologie communautaire est un outil au service de la sécurité des conducteurs ». Plus de 80 % des alertes que nous avons sur les boîtiers et applications Coyote concernent des dangers de la route comme par exemple un objet sur la voie, un accident, une chaussée dégradée… Nos innovations vont également dans ce sens avec le lancement fin 2019 du service de sécurité prédictive et l’alerte virage dangereux, où nous utilisons nos datas pour contextualiser nos alertes en fonction d’une situation précise. Nous venons, par ailleurs, de signer un partenariat avec Autoroutes Trafic qui consiste en un échange d’informations avec les sociétés concessionnaires d’autoroute françaises, pour notamment anticiper tous les dangers de la route et ainsi mieux sécuriser les trajets. Ce partenariat permettra de compléter les alertes déclarées par la Communauté COYOTE qui, elle-même, alimentera la supervision autoroutière, mais aussi de signaler, via une nouvelle alerte (alerte personnel autoroutier), l’intervention en cours d’un véhicule de service sur les autoroutes pour ainsi contribuer à limiter le risque d’accidents.