D’après une récente étude de la Dares, 6 245 900 contrats de travail ont été signés entre le 1er janvier et le 31 mars 2022 dans le secteur privé en France. Non seulement les embauches dépassent leur niveau d’avant la crise, mais le nombre de CDI augmente de 1,5 %, contre +1 % pour les CDD. Toutefois, ce dynamisme est compensé par une hausse de 0,2 % des fins de contrat sur la période par rapport au dernier trimestre 2021.
Un net mouvement haussier aussi bien pour les embauches que pour les sorties
D’après les données de la direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques, 6 245 900 contrats ont été conclus au cours du premier trimestre 2022, un niveau supérieur de 2 % à celui du dernier trimestre 2019, à la veille de la crise sanitaire. Parmi eux, 5 106 600 sont à durée déterminée, tandis que 1 139 400 sont à durée indéterminée.
La progression sur le front de l’emploi est attribuée principalement aux sociétés qui comptent entre 10 et 49 salariés (+11,3 %), suivis par les structures qui emploient plus de 50 personnes (+4,6 %). Trois secteurs sont les moteurs de cette croissance :
- l’industrie (+3,2 %),
- le BTP (+2,7 %),
- le tertiaire (+1 %).
Seuls les petits établissements de moins de 10 employés sont à la peine avec une baisse de 12,3 % des embauches.
Ce dynamisme est malheureusement contré par une tendance haussière en termes de sorties, en constante hausse depuis 5 trimestres consécutifs d’après les statistiques de la Dares. Outre les CDD, principalement de moins d’un mois, dont 469 000 CDI sont arrivés à leur terme au premier trimestre soit 20 % de plus qu’en fin 2019. Les départs s’accélèrent dans les moyennes et les grandes structures (+9,6 % et +3,4 % respectivement), mais ralentissent dans les plus petites entreprises, avec 12,6 % de fins de contrats en moins.
Forte hausse du nombre de démissions au premier trimestre 2022
Le net accroissement des sorties s’explique notamment par la multiplication des salariés en CDI qui quittent leur emploi. Une OpinionWay pour Indeed datant de mai 2022 révèle que 35 % d’entre eux n’ont jamais eu autant envie de changer de travail qu’actuellement.
Les moins de 35 ans sont même 42 % à afficher leurs envies d’ailleurs. Bien que dans une moindre mesure, le phénomène de la « grande démission » qui frappe les États-Unis semble avoir bel et bien atteint la France. Dans la majorité des cas, l’origine est une prise de conscience causée par la pandémie.
Si les salariés sont aussi nombreux à envisager un tel changement, c’est parce que le marché offre de multiples opportunités de rebond, dans le même domaine ou dans un autre. Beaucoup renoncent même au salariat pour se mettre à leur compte, les entreprises ayant d’importants besoins de main-d’œuvre. Et selon les experts, les outils digitaux, qui se sont nettement développés à la faveur de la généralisation du télétravail, facilitent le passage au freelancing.
Le changement dans le rapport des Français au travail et les nouveaux enjeux auxquels les entreprises font face contribuent à l’intérêt croissant pour le statut de consultant indépendant pour les prestations dites intellectuelles. Les grands acteurs du secteur annoncent une croissance à deux chiffres. Le portage salarial proposé par la société ABC Portage est également en plein essor, plébiscité par les freelances pour l’autonomie combinée à une protection sociale complète.