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Rouvenat : la renaissance d’une légende de la joaillerie

Première Maison de joaillerie circulaire en France avec le statut d’Entreprise à mission, la Maison Rouvenat n’utilise que des pierres existantes pour créer des nouvelles parures d’exception. À sa tête, Marie Berthelon, nous ouvre les portes de cette nouvelle Maison de luxe upcyclée, qui replace le beau et l’âme au cœur de sa raison d’être.

 

Marie Berthelon

 

Marie Berthelon a fait ses classes durant 22 ans dans les plus grandes Maisons de luxe, de Paris à Londres, en passant par New York, chez Hermès, LVMH, Cartier ou De Beers. Afin d’accélérer la transformation éco-responsable du secteur, elle relance en 2022 une grande maison de joaillerie du Second Empire, la Maison Rouvenat, avec l’incubateur LuxImpact. Installée au 416 rue Saint Honoré, au cœur du Paris de la création et à deux pas de la Place Vendôme, c’est derrière une lourde porte, embellie de ferronneries en volutes années 30, que l’on découvre l’élégance de l’univers Rouvenat. Marie Berthelon : « Nous avons choisi ce lieu volontairement, pour être à la croisée des chemins de la mode et du luxe, tout en étant une adresse à part. Ici, tout a été chiné, recyclé, avec la complicité de l’Atelier du Pont. J’ai installé au cœur de cet écrin un petit musée, qui raconte l’histoire de la première Maison Rouvenat. Nous avons disposé un trésor inestimable de 3000 gouaches de Léon Rouvenat, de documents et d’archives, retrouvés chez un bouquiniste parisien ».

 

Léon Rouvenat, joaillier culte

 

Qui est Léon Rouvenat ? Entré comme apprenti chez l’Orfèvre parisien Christofle, le talent de Leon Rouvenat est rapidement reconnu. Il devient associé puis créé sa propre manufacture de joaillerie, la première au monde. En 1851, il se rend à Londres pour présenter sa collection de bijoux au Pavillon de la Joaillerie à l’Exposition Universelle, et comprend que le Second Empire qui s’annonce sera fastueux et industriel. De retour en France, il inaugure, à son nom, une manufacture de joaillerie où, sous de splendides verrières, il installe ses établis de production aux côtés d’éclatants salons pour recevoir ses clients. C’est une grande première car jusqu’alors, tous les corps de métiers, tels que les sertisseurs ou les polisseurs, étaient disséminés… Désormais, toutes les phases nécessaires à la fabrique d’un joyau s’exécuteront dans la manufacture : Léon Rouvenat emmène la joaillerie dans une nouvelle ère. Tous les puissants du monde entier s’intéressent alors à la manufacture du 62 rue d’Hauteville de Léon Rouvenat. En 1867, l’Impératrice Eugénie lui demande même de lui réaliser l’une de ses plus belles broches, une branche de lilas rassemblant plus de 300 diamants.

Durant plus de 40 ans, Léon Rouvenat rafle les plus grandes récompenses de l’époque, et les médailles d’or aux expositions universelles, mais à sa mort sans héritier en 1874, son nom tombe dans l’oubli.

 

Une renaissance engagée

 

Marie Berthelon: « Toutes les valeurs d’engagement et d’entreprenariat de ce grand homme ont résonné en moi lorsque l’incubateur LuxImpact, fondé par Frédéric de Narp, Coralie de Fontenay et Sandrine de Laage, partenaires de longue date ayant également tous travaillés pour la Maison Cartier, m’ont proposé de redonner vie à la Maison Rouvenat. Dans la plupart des maisons de Joaillerie et de Haute Joaillerie, il est encore difficile de concilier luxe et respect de l’environnement. En effet, ces marques promettent à leurs clients un bijou identique dans leurs boutiques du monde entier. La bague de fiançailles en Tanzanite doit avoir le même design de Paris à New-York. Cette uniformité, bien que séduisante pour certains clients en quête de réassurance, a un coût écologique élevé, l’extraction de pierres ayant un impact négatif sur la planète. Chez Rouvenat nous faisons le pari d’un Luxe nouveau, qui crée de nouveaux bijoux à partir de pierres anciennes uniques : 70% des ressources en pierres sont déjà extraites, et trop souvent inutilisées, voilà de quoi proposer de superbes pièces rares aux clients qui veulent allier le beau au sens ! » Une première levée de fonds de plusieurs millions d’euros est effectuée en juillet 2022, et les portes du 416 rue Saint Honoré s’ouvrent en novembre 2022. Marie Berthelon : « pour chasser les pierres anciennes, nous avons rouvert les coffres. Ceux des familles, des bijoutiers, des maisons de ventes, des banques, des deadstocks que les maisons de joaillerie ne souhaitent pas car les tailles, les couleurs, ou le calibrage des pierres ne correspondaient pas à leurs cahiers des charges et qui étaient mis de côté … Expertisées, repolies, retaillées, certifiées, ces richesses font leur retour de façon flamboyante et responsable, présentés dans des écrins vintages customisés par Senz, artiste New-yorkais.

Chaque pièce est enregistrée dans la Blockchain, pour garantir sa provenance et sa valeur. L’éternité du bijou est en marche ».

 

Des créations uniques

 

C‘est Sandrine de Laage, directrice de création de la Maison, qui réinvente des pièces iconiques de Léon Rouvenat. Colliers, bagues, boucles d’oreilles et bracelets reprennent les codes de l’inventivité de son créateur mais sont proposés avec des montures en or et en argent recyclés. Les lancements de collections n’ont lieu que deux fois par an, lors des semaines de la Haute couture parisiennes, et sont volontairement intimistes, composées de quelques modèles à l’identité forte, comme la pièce phare, le sublime collier Bolt, qui se métamorphose autour de pierres précieuses anciennes. Inspiré des modèles du XIX siècle, il redonne vie au médaillon Rosace inventé par Léon Rouvenat. Sur mesure, on peut l’agrémenter d’argent, de quartz rose, de citrine, d’émeraude ou de diamant, les prix variant de 4600 euros à 300 000euros pour un collier Bolt Empire de la collection de Haute Joaillerie. La sublime bague Frame, vue dans la cultissime série Emily in Paris, est en or blanc 18 carats, et 26 diamants. Elle est également créée sur mesure, en fonction de la pierre au centre qu’elle encadre, comme une tourmaline rose, une aigue-marine, ou une Tanzanite. La pierre au centre remplace la photo de l’être aimé, de l’époque de Léon Rouvenat. La marque, qui a déjà dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires, et est désormais également distribuée au prestigieux Dover Street Market à Londres, chez Fine Arts à Dubaï, et chez Mayfair Rocks à East Hamptons. Marie Berthelon : « nos clientes sont françaises mais viennent aussi des Etats-Unis, de Séoul… Je pars très prochainement à Dubaï pour participer à un évènement de Haute Joaillerie avec nos partenaires dubaïotes à destination de la clientèle sur place. J’étais présente au dernier salon de la joaillerie à Las Vegas, et nous organisons de nombreux dîners confidentiels à New-York, à Los Angeles, ou dans les Hamptons, à l’occasion des fêtes de Thanksgiving. À Paris, le Printemps Haussmann nous a offert un très beau pop-up qui présentera nos créations jusqu’au mois d’août 2025, et nous préparons notre collection de janvier 2025 qui présentera de nouvelles pièces de Haute Joaillerie où nous avons réutilisé de merveilleuses émeraudes et spinelles noires ».

 

Maison Rouvenat

416, rue Saint-Honoré

Paris

+33 1 40 15 02 49

https://rouvenat.com

https://www.instagram.com/rouvenatofficial/

 

 

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