UN MONDE INTERCONNECTÉ MAIS À LA FOIS SUJET À DE MULTIPLES TENSIONS REND LA MENACE CYBER D’AUTANT PLUS PRÉGNANTE POUR LES ENTREPRISES COMME POUR NOTRE VIE QUOTIDIENNE. POURTANT, ELLE RESTE TROP SOUS-ESTIMÉE, COMME NOUS L’EXPLIQUE YASMINE DOUADI, FONDATRICE DE RISKINTEL MEDIA ET DE RISK SUMMIT.
Quelle est aujourd’hui l’ampleur du risque cyber ?
Si le nombre d’attaques a été multiplié par 4 lors de la période du Covid, pour se stabiliser en 2023, on peut s’attendre à une massification et une sophistication des attaques grâce aux progrès de l’IA. Les deepfakes et les modèles de langage offrent des opportunités ahurissantes aux pirates. Par ailleurs, la menace touche aujourd’hui toujours plus d’entreprises dans tous les secteurs, dont des TPE/PME qui sont encore trop peu sensibilisées au risque.
De plus, le cyberespace est devenu un nouveau terrain de conflictualité où se déclinent les agissements classiques nés des tensions entre puissances : guerre économique, opérations d’influences. Pour paraphraser Clausewitz, la cyber-guerre est la continuation de la guerre par de nouveaux moyens. La volonté de siloter le cyberespace dans un objectif de contrôle de la part d’Etats comme la Chine et la Russie pourrait rendre caduque l’existence d’un internet unique.
Quelles sont les réponses à apporter à ces menaces ?
On ne saurait résumer toutes les réponses en quelques lignes. Mais le travail de l’ANSSI et le site cybermalveillance.gouv sont des hubs que tout citoyen devrait connaître. Par ailleurs, je plaide avec Riskintel Media pour une sensibilisation du plus grand nombre avec une approche à 360°. En effet, l’humain peut être la porte d’entrée des cyberattaques comme la première ligne de défense, car la plupart des cyber-attaques passent d’abord par de la manipulation avant d’utiliser le vecteur technologique. Chaque citoyen doit avoir conscience que la menace cyber est partout où on digitalise. Ainsi, plus notre mode de vie se digitalise et plus nous sommes susceptibles d’être menacés. En ce sens, la cybersécurité ne peut demeurer une question de niche. On peut prendre le contrôle d’une voiture en la hackant, bloquer le fonctionnement d’un hôpital ou encore d’une entreprise.
Quelle est aujourd’hui votre position face à cette situation ?
Mon pari avec Riskintel Media est d’élever le niveau de conscience général. Avec le Risk Summit, l’angle est différent puisqu’il s’agit d’un évènement networking à Paris rassemblant les dirigeants de l’écosystème de la cybersécurité et de la gestion des risques. Via les conférences de la journée, l’objectif est de croiser les analyses de profils variés pour brosser un tableau complet de la menace. Pour ce faire, nous visons à décloisonner la cybersécurité, pour ne pas la limiter à son aspect technico-technique. Notre stratégie multicanale nous a permis de construire une communauté plébiscitant notre approche, ainsi que la qualité et la pluridisciplinarité des intervenants.
Infos pratiques :
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