Si l’association Aurore est réputée depuis 150 ans pour accompagner et loger des personnes en situation de précarité, Repartim est plutôt reconnue pour ses services de dépannage et de rénovation auprès d’assureurs et propriétaires fonciers. Les deux entités se sont rapprochées en 2023 afin de réhabiliter plusieurs centaines de logements destinés à accueillir des familles fragiles. Entretien avec Elvis Kobadobo, Coordinateur de la gestion du patrimoine d’Aurore et Martial Heland, dirigeant de Repartim.
Quels sont les défis auxquels Aurore fait face pour héberger plus de 30.000 personnes en situation de précarité chaque année ?
Elvis Kobadobo : mon périmètre est de gérer les 900 logements que nous mettons en Ile-de-France à disposition de familles en difficulté. Ces logements sont confiés habituellement 18 mois, avant que les familles n’accèdent au parc privé ou social. A partir de septembre, je suivrai également une trentaine de centres d’hébergement pour mineurs non accompagnés.
Le premier défi auquel je fais face est de trouver suffisamment de logements dans un contexte d’augmentation des demandes de la part de la préfecture. Le second est de faire monter en puissance mon équipe de gestionnaires de patrimoine pour bien accompagner cette croissance.
Les besoins d’Aurore en termes de réhabilitation de logements ont-ils évolué ces dernières années ?
Nous réhabilitons les appartements lorsqu’ils entrent dans notre parc, lorsqu’ils en sortent, mais aussi au moment de changement d’occupants. Nous avons observé que lorsqu’une famille dépasse les 18 mois d’occupation habituels, le besoin de rénovation est plus important. Nous essayons donc d’être plus attentifs au respect de cette règle.
La vacance entre deux occupants ne doit pas dépasser 45 jours. Sur ce point, mon équipe de 9 gestionnaires a beaucoup gagné en efficacité depuis que nous passons par des acteurs polyvalents comme Repartim, plutôt que par des artisans plus petits ou plus spécialisés.
Repartim travaille essentiellement avec les compagnies d’assurance. Quelle continuité entre cette expertise et votre activité avec Aurore ?
Martial Heland : Les assureurs nous confient la réparation de sinistres fréquents et variés (dégâts des eaux, effractions, etc.). Il s’agit de chantiers qui nécessitent de procéder de manière standardisée et à faire preuve de polyvalence. Cette expertise est pertinente pour Aurore qui demande des remises en état légères sur de nombreux logements. Notre expérience avec de grandes foncières publiques ou privées qui nous confient des rénovations complètes de logement, est également précieuse.
Avez-vous une motivation personnelle à travailler avec une structure à vocation sociale comme Aurore ?
J’ai rencontré Elvis il y a 10 ans dans le cadre d’un engagement social extra professionnel. Lorsqu’il m’a appelé en début d’année pour me proposer des chantiers, j’ai immédiatement accepté. Si Repartim a déjà une démarche de RSE (nous avons par exemple deux partenariats avec des entreprises adaptées pour la réinsertion de personnes en situation de handicap), j’ai pour ambition de faire davantage, et nous sommes fiers de participer indirectement à la mission sociale d’Aurore.