Entre la finesse des courbes élégantes de la gamme riviera et l’éclat de la collection color queen, l’ambition de Laure-Isabelle Mellerio, première femme à la tête de cette prestigieuse maison, est de cultiver l’authentique. 14e génération à porter le nom de Mellerio, designer intérieur, historienne d’art et gemmologue, elle apporte un nouveau souffle à la création joaillière
Entre tradition et modernité
La Maison Mellerio, plus ancienne et dernière maison de joaillerie indépendante au monde, règne sur la rue de la Paix depuis 1815. Or la saga familiale remonte à 1613, date à laquelle les habitants de Craveggia
obtiennent de la régente Marie de Médicis le droit d’exercer librement leurs activités de colporteurs en France. Fournisseur privilégié des cours royales et impériales, la Maison, qui pour autant a toujours été de son temps, regorge d’archives et tire sa signature, le Mellerio Cut, de la taille du diamant “Le beau Sancy” qu’Henri IV avait offert à Marie de Médicis.
L’héritage Mellerio ne vous semble pas trop lourd à endosser ?
Au contraire, c’est une vraie chance. Je me vois comme un relais de transmission, un maillon de la chaîne, dans notre extraordinaire saga familiale. Créative, chaque génération a apporté sa “pierre”. Dans l’histoire de Mellerio, la maison a souvent été dirigée par 2 Mellerio, le premier avec un profil créatif et l’autre avec un côté entrepreneurial, c’est le modèle que nous avions reproduit avec mon mari, lorsque nous avons repris les rênes en 2015. La transmission est un processus long, qui se raconte au fil du temps, en lien avec les valeurs du quotidien, le respect du travail des artisans, des pierres, de la parole donnée… Mon fils Côme m’a rejoint en 2019, lui a la fibre commerciale. Nos clients savent qu’ils ont toujours un Mellerio en face d’eux et cette confiance est essentielle.
Quelle est votre vision du bijou ?
Mon rapport au bijou est incarné, je ne dessine que des pièces que je porterais. J’ai apporté plus d’ouverture au monde, en lien avec les portés actuels, l’accumulation de bijoux fins, mais aussi remis au goût du jour l’opulence de la Renaissance italienne, à travers la collection Color Queen, explosion de couleurs unique. Mon inspiration vient de mon histoire personnelle, des archives familiales, mais également de la nature et de la rue, tous cesingrédients se complètent pour donner à Mellerio une expression contemporaine dans le secteur très prisé de la joaillerie. La nature me ressource, la ville m’inspire: un motif, une couleur… La conception d’un bijou est un genre d’architecture. Jeux de matières, contrastes de formes, il y existe beaucoup de passerelles entre ces deux métiers.
Vous avez choisi Hugo Marchand, danseur étoile, pour incarner l’image de Mellerio, pourquoi ?
Hugo, c’est d’abord une rencontre personnelle entre artistes. Il partage son émotion à travers la danse comme moi dans mes créations. Hugo évoque cette forme qui nous est propre, notre signature, le Mellerio Cut. Il s’agit d’une taille spécifique, déposée, une forme ovoïde inspirée du diamant “Le beau Sancy” que j’ai reprise dans ma dernière ligne de bijouterie Riviera. Cette forme est empreinte de féminité, de rondeurs, une ligne très proche du mouvement exprimée avec grâce et que nous avons travaillée avec Hugo pour la traduire en danse. En résonance avec la maison, il en incarne parfaitement l’esprit et la sensibilité.
9, rue de la Paix 75002 Paris
www.mellerio.fr