Surfant sur la vague de l’assurtech (Alan, Shift, etc.), Luko donne un sérieux coup de jeune au secteur encore poussiéreux de l’assurance des particuliers. Sa proposition de valeur est simple : une assurance habitation 100% digitale, sans engagement, qui mise tout sur la simplicité et la rapidité des remboursements.
Lancée en mai 2018, la neoassurance a déjà conquis des milliers de Français. Retour sur cette success story française.
Le retard criant de la digitalisation dans l’assurance
L’industrie de l’assurance, à l’instar de la banque, n’a pas encore connu de véritable révolution numérique. Les acteurs sont peu digitalisés et la complexité administrative tenace, comme l’explique Pierre-Yves Durand, ancien directeur Marketing d’Axa et parmi les premiers investisseur de Luko : « Le marché de l’assurance habitation a très peu évolué ces 40 dernières années. La majorité des innovations a consisté à mettre en ligne les contrats d’assurance, sans modifier en profondeur les produits proposés ni chercher à protéger proactivement les assurés.”
Souscrire à une assurance habitation, la résilier ou encore se faire rembourser relève encore aujourd’hui du parcours du combattant. Pourtant la loi Hamon permet depuis 2015 de résilier son assurance à tout moment, à partir de 12 mois d’engagement et devait ouvrir la voie à plus de souplesse et de concurrence.
La technologie au centre du modèle de la néoassurance
C’est sur ce constat que Raphaël Vullierme, serial entrepreneur, et Benoit Bourdel, ancien chercheur en fusion nucléaire passé par Polytechnique, ont lancé Luko en mai 2018. S’appuyant sur les dernières technologies et avancées en matière d’Intelligence Artificielle, ils ont créé un service 100% en ligne qui permet de s’assurer en 2 minutes et d’être remboursé en 2 heures. Cerise sur le gâteau : le contrat est sans engagement, une première dans le secteur galvaudé de l’assurance.
Au delà d’une assurance en ligne, Luko développe des capteurs intelligents qu’il souhaite mettre gratuitement au service de ses assurés pour prévenir les sinistres. “J’ai tout de suite été convaincu par la vision et la capacité d’exécution de l’équipe, qui change radicalement le modèle de l’assurance et protège de manière active et concrète ses assurés” nous a confié Pierre-Yves Durand.
Un modèle de rémunération vertueux
Alors que seulement 30% des Français se déclarent confiants et satisfaits* de leur assurance, la néoassurance Luko a pris le parti d’adopter un nouveau mode de rémunération transparent. 30% des cotisations sont prélevées pour couvrir les frais de gestion (les plus faibles du marché selon la startup qui constate une moyenne de 45% sur le marché). Les 70% restants servent à dédommager rapidement les assurés en cas de sinistre. En fin d’exercice, le solde de cette cagnotte est versé à l’association choisie par l’assuré.
La société n’a donc aucun intérêt à faire trainer ou empêcher le paiement des indemnisations. “Les intérêts de Luko et de nos assurés sont alignés, et tout le monde est gagnant. L’assurance Luko est la première en Europe qui ne gagne rien à ne pas rembourser ses clients et les assurés sont responsabilisés” résume Raphaël Vullierme, co-fondateur et CEO de Luko.
L’obsession du service client
Si la néoassurance, qui prône le 100% en ligne, ne dispose d’aucune agence physique, la qualité de service est cependant au coeur de sa stratégie. Disponible 24h/24 et 7j/7, l’assurtech affiche des performances à faire pâlir les assureurs traditionnels : temps de réponse de 1 min sur le chat (en heures ouvrées) et 50% des assurés ont parrainé un proche. Ce qui permet à la néoassurance d’affirmer qu’aucun de ses clients ne l’a quitté après un sinistre (contre 50% de résiliation suite à un sinistre chez les assureurs classique.
Une stratégie payante qui permet à la start-up de croitre chaque mois de 50%. En septembre, la néo assurance revendiquait déjà 10 000 pré-inscriptions.
Les prochains défis de la néoassurance Luko
Passée par Station F, et avec des investisseurs solides tels que Xavier Niel ou Bruno Rousset, Luko ne cache pas son ambition de bousculer le marché. Son hyper croissance devrait lui permettre de devenir d’ici fin 2019 la plus grosse néoassurance d’Europe un an seulement après son lancement. Alors que la France semble avoir loupé le virage des néobanques pour particuliers, on peut espérer que Luko est en bonne voie pour construire un champion européen de la néoassurance.
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(*) Ipsos 2016 – baromètre européen de la satisfaction client
