La plupart des artistes qui ont accompli des prouesses remarquables sont déterminés à atteindre leurs objectifs et possèdent la discipline nécessaire pour mener à bien ce qu’ils entreprennent. Ils sont motivés par quelque chose.. Les artistes qui réussissent prennent le temps de développer leur carrière créative. En outre, ils ont trouvé le moyen de gagner leur vie tout en poursuivant leur passion.
Il n’y a jamais véritablement de plan prédéfini de ce qu’il faut peindre ou de ce qu’il faut montrer au monde, explique Lolo Loren. Bien qu’elle ait développé un style fort, la création se fait dans « l’entre-deux » et il faut parfois des années à Lolo pour comprendre la peinture qu’elle a réalisée.
Lolo expérimente également avec la photographie, un domaine dans lequel elle gagne en popularité. C’est ainsi que lors de l’Art Basel Miami (reddot), un grand collectionneur d’art a acheté une photo de son postérieur. Comme le disent les Néerlandais : « dit was een veer in haar reet » (littéralement, « c’était une plume dans son cul »), et un pas en avant dans le monde de l’art.
L’art que je crée est un miroir de mon âme, il s’agit de ce que je ressens, de ma vision de la vie et de ce que cela me fait. Vous voyez mon art déferler comme des vagues, certains jours sont plus lumineux que d’autres.
Quelles sont vos plus grandes influences artistiques ?
Le mois dernier, j’étais à Milan pour préparer mon exposition et une galeriste m’a demandé si je connaissais tel ou tel artiste. J’ai répondu « non ». Elle m’a regardée de travers. Il est vrai que j’investis trop peu de temps dans ce qui se passe dans le monde de l’art. Mon inspiration est ailleurs. Je lui ai alors demandé si elle avait déjà entendu parler du Guyana et du Mont Roraima, la source des systèmes fluviaux de l’Amazone, la source qui produit l’eau la plus claire et la plus pure et qui attire la plus belle faune et flore. C’est ce qui m’inspire : la nature et les problématiques mondiales, les grands leaders dont les actions sont déterminantes comme Gandhi et Mandela.
J’ai été très marquée par l’extrême rigueur du confinement en Espagne. J’avais tellement de choses à dire à ce sujet, j’avais l’impression que tout ce en quoi je croyais était détraqué. J’ai donc peint tous les jours pour exprimer mes frustrations et mes pensées les plus profondes, je n’ai jamais autant créé que pendant ces neuf semaines.
Actuellement, nous entendons beaucoup parler des NFT. Êtes-vous également ouverte à l’expérimentation avec les NFT ?
Oui, je lance des NFT pour 18 de mes photos qui seront présentées dans ma prochaine exposition « A sense of freedom » (littéralement, « un sentiment de liberté »). L’exposition sera physique et numérique, avec un espace créé pour entrer dans le métavers. J’ai décidé d’attendre pour créer des NFT à partir de mes peintures, mais je suis en train de faire des vidéos/GIF sympas. La collection sera bientôt lancée sur la blockchain Polygon. D’ailleurs, Polygon sera neutre en carbone en 2022. Lorsque cet objectif sera atteint, Polygon s’efforcera de devenir la première blockchain au bilan climatique positif. Comme j’essaie de contribuer à la lutte contre le changement climatique et que je m’implique dans ce domaine, le choix de Polygon était logique pour moi.
Qu’avez-vous appris du processus de vente de vos œuvres ?
L’ambition, l’endurance et la persévérance sont des caractéristiques aussi importantes que la volonté de se lancer des défis dans le monde très critique de l’art. Il n’y a pas de monde plus difficile que celui-ci, la validation par la critique va et vient, il y a énormément d’égo et tout dépend du nombre d’œuvres que vous vendez.
Si vous avez eu des périodes durant lesquelles vous avez peu vendu, vous n’avez certainement pas bien réussi. L’incertitude est au coin de la rue, car à chaque exposition, vous vous mettez à nue, vous donnez tout. Mon travail est un miroir de mon âme : j’ai l’impression d’être nue dans la pièce avec des gens qui me fixent du regard.
Lorsque vous m’achetez une œuvre d’art, vous achetez un petit morceau de moi. J’ai appris qu’il faut en moyenne sept rencontres, sous quelque forme que ce soit, pour aboutir à une vente. Désormais, je suis beaucoup plus détendue lorsqu’un client potentiel n’achète pas dès sa première visite.
Enfin, avez-vous des expositions à venir ?
Oui, je travaille sur l’exposition « A sense of freedom » qui aura lieu pendant l’été et je lancerai mes NFT en même temps.
La sélection de photos physiques sera présentée au même moment que le lancement des NFT. Cependant, mon objectif avec les NFT est de construire un point entre l’art tangible et l’art numérique qui soit accessible à tous pour comprendre et participer.
Dans quelle mesure sommes-nous libres ou pensons-nous l’être ? Une question, à mon avis, que nous nous posons plus qu’avant. J’ai pris des photos de personnes dans différents endroits et situations ces dernières années sans savoir qu’après 2020, ces mêmes photos n’étaient plus possibles temporairement, j’espère en prendre plus. Pas de masques, pas de peur, pas de guerre, pas de restrictions, pas de distanciation sociale. Où sommes-nous maintenant ?
Mon objectif est de rester réel et physique, de ressentir l’interaction réelle avec une œuvre d’art et de déclencher vos émotions lorsque vous la regardez..
Article rédigé par Marieke de Weert