Croissance et d’incertitudes au menu de 2022
Sur le plan macroéconomique, 2022 s’annonce solide. Après un rebond historique en 2021, la croissance de l’activité économique, soutenue par la demande des ménages et des entreprises, devrait poursuivre sur sa lancée, se maintenant bien au-dessus de sa moyenne de long terme. En Europe, après avoir culminé à 4 % fin 2021, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) devrait ainsi ralentir un peu pour atterrir autour de 3 %-3,5%. Les politiques et banquiers centraux vont en effet s’appliquer à ne pas réitérer l’erreur de 2008 ; à l’époque le robinet des aides publiques avait été rapidement fermé dès la sortie de la crise, plongeant de nombreux pays en récession. Loin de ce schéma brutal, la sortie des aides budgétaires a été progressive, tandis que la politique de soutien monétaire devrait, dans une large mesure, être maintenue en 2022. Les taux directeurs vont en effet rester extrêmement bas dans le monde. Les marchés estiment ainsi que la Réserve fédérale relèvera ses taux très modérément d’environ 0,6 point, tandis que la Banque centrale européenne resterait encore attentiste cette année.
Quelques incertitudes menacent toutefois ce tableau d’ensemble rassurant. La première d’entre elles concerne l’évolution des conditions sanitaires, comme l’illustrent encore l’apparition et la propagation rapide du variant Omicron fin 2021. Deux ans après l’apparition de la pandémie, les États devraient toutefois s’habituer à vivre avec l’épidémie, grâce notamment aux laboratoires qui, du moins sur le papier, peuvent adapter leurs vaccins à un nouveau variant en quelques semaines. Alors que les confinements sont devenus socialement insupportables, la stratégie du « quoi qu’il en coûte » atteint en effet ses limites budgétaires. La seconde inconnue majeure provient de l’inflation, dont l’évolution est corrélée à de multiples facteurs : rattrapage de la demande, évolution des prix de l’énergie, résorption des goulots d’étranglements, redémarrage fluide de la logistique mondiale sachant que des villes entières restent encore fermées en Chine dès détection d’un cas de Covid… Cette question de l’inflation est cruciale car la hausse des prix pourrait attiser des tensions sociales. D’autant que les plus modestes subissent déjà l’effet de la politique monétaire sur l’immobilier, les taux bas générant une hausse des prix et in fine des loyers.
Comment se positionner alors dans cette conjoncture incertaine ? Natixis IM Solutions reste constructif, c’est-à-dire favorise plutôt les actions. Les gérants tablent sur une lente remontée des taux et un ajustement progressif du marché obligataire, que les actions supporteront d’autant mieux que les derniers résultats des entreprises ne révèlent aucune contraction de leur marge et que leurs valorisations restent tout à fait raisonnables. Dans ce contexte, les titres cycliques, notamment les financières, peuvent se révéler intéressants. En 2022, malgré la résilience des marchés américains, les actions européennes pourraient aussi enfin rattraper leurs homologues outre-Atlantique.
Nuno Teixeira (Natixis IM Solutions)
Propos recueillis entre le 6 et le 7 décembre 2021.
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