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Laisser le choix aux consommateurs et miser sur l’innovation pour assurer le développement économique de l’UE

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Si le principe de précaution est louable dans son principe, il semble aujourd’hui dévoyé de son ambition première. De fait, par des précautions excessives, un abus réglementaire et parfois une forme de populisme, le Vieux Continent est aujourd’hui en retard dans bien des domaines. Et si laisser le choix aux consommateurs était la solution ?

Par Bill Wirtz, analyste de politiques publiques à l’Agence pour le Choix du Consommateur

 

Un principe louable qui a perdu son objectif

A l’origine, le principe de précaution visait avant tout à protéger consommateurs et citoyens d’évolutions aux conséquences inconnues et potentiellement dangereuses. Las, depuis des années il semble avoir perdu sa boussole, et d’un principe de précaution nous sommes passés à un excès de précaution, contreproductif et, à bien des égards, infantilisant. Ainsi, alors que l’IA s’annonce comme un enjeu stratégique du monde de demain et qu’Américains et Chinois investissent massivement dans le développement de cette technologie, le rapport de 12 pages de l’UE à ce sujet liste 11 pages de risques pour une seule d’opportunités. Cet exemple pourrait également se décliner pour le génie génétique, alors que les agriculteurs européens perdent chaque année des parts de marché, devenant entièrement dépendants d’aides pour survivre, et que nous devrons dans quelques décennies nourrir plus de 8 milliards d’humains ─ ce qui sera impossible sans recourir aux OGM.

 

La question cruciale du choix

Ceci pose la question du risque et du hasard. A partir de quelle probabilité peut-on acter qu’il s’agit d’un risque, et non d’un hasard ? Une des préoccupations principales de l’Agence pour le Choix du Consommateur est la question – et la gestion – des risques. Une grande majorité des réglementations actuelles se réfèrent aux comportements à hauts risques des consommateurs : une consommation bénigne d’alcool n’implique pas un risque de maladie, au contraire d’une consommation excessive. Un autre exemple est la controverse autour de la cigarette électronique : bien entendu, ne pas fumer est préférable en termes de santé. Toutefois, les dommages potentiels du vapotage sont bien moindres que ceux de la cigarette, et ne pas en restreindre l’usage offre une alternative moins dangereuse aux consommateurs. Il s’avère hélas que les régulateurs ne comprennent pas suffisamment la différence scientifique entre « hasard » et « risque », même si certains signes vont aujourd’hui dans le bon sens.

Il nous apparaît donc comme hautement préférable, pour le développement de l’économie européenne, de laisser le choix aux consommateurs, qui arbitreront cette question de la pertinence des innovations par l’intermédiaire de la concurrence et du marché. Certes, il sera facile d’objecter la question de l’information complète, et du poids de certains intérêts. Toutefois, ce serait oublier que ces fameux intérêts vont dans les deux sens, comme chaque médaille a, nécessairement, son revers. Mais laisser les consommateurs, qui sont aussi des citoyens, faire leurs choix n’est-il pas le propre de la démocratie ? C’est ce dont nous restons convaincus, et ce pour quoi nous luttons chaque jour.

Verbatim : « L’innovation et la liberté des consommateurs sont les meilleurs leviers pour le développement de l’Europe »

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Plus d’infos :

www.consumerchoicecenter.org/fr

[email protected]

 

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