C’est à un homme vif que nous avons affaire. Vif. Pressé ? Sans doute peut-il donner cette impression, mais tout rythme est affaire de perception et nul doute que la sienne est assez aiguisée pour rester rationnelle. Marc Vanuytrecht, fondateur de Physio Home Care, entend démontrer que les nouvelles technologies portent des promesses économiques et sociales que l’on entrevoit à peine.
POURRIEZ-VOUS PRÉSENTER VOTRE ENTREPRISE ?
Marc Vanuytrecht : Physio Home Care est un service de kinésithérapie à domi- cile en Suisse. Un engagement : l’inter- vention d’un kinésithérapeute attitré dans les 72 heures. Une nécessité face aux impératifs socio-médico-écono- miques actuels.
LES MISES EN GARDE SE MULTIPLIENT DANS CE CONTEXTE D’ACCÉLÉRATION DE L’INNOVATION : QUEL RAPPORT ENTRETENEZ-VOUS AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES ?
M.V. : Lucide et mesuré, contrairement à l’image que je donne parfois. Indiscutablement, elles doivent se déployer dans un cadre fixé par le législateur. Néanmoins, la transition numérique semble encore timide. Notre option : partir de l’existant pour construire de nouveaux modèles. C’est exactement ce que nous avons fait avec Physio Home Care. Nous avons pris plusieurs solutions disponibles que nous avons interconnectées et mises à notre main. Résultat : une expérience patient repensée et un accès simplifié à la rééducation.
VOUS ANNONCEZ 300 % DE CROIS- SANCE DANS LES 3 ANNÉES QUI VIENNENT. LES DEVEZ-VOUS À VOS IDÉES OU À VOTRE MANIÈRE ?
M.V. : Physio Home Care c’est le travail d’une harmonie entre la qualité des prestations, le plaisir des collaborateurs et la rentabilité. Une équation compliquée que la technologie permet de résoudre. À partir d’importantes bases de données, elle permet de combiner une expérience patient et les impératifs opérationnels d’une structure de soins à domicile. Gros boulot, mais payant ! Le back office s’en voit allégé, car dès qu’un lead arrive, plusieurs automatisations entrent en jeu au profit de la coordination entre les différents acteurs du soin sans surchar- ger nos équipes administratives. On fait d’une pierre deux coups ! L’implémentation d’un modèle numérique est souvent vouée à l’échec : on abandonne l’outil ou on perd l’équipe… Il y a donc les idées et les manières ! Tant qu’on tient ses promesses, tout va bien !
DES PROMESSES ?
M.V. : Un kiné attitré dans les 72 heures et pas plus de 9 patients par jour pour le praticien (contre 25 pour les kinés Français). Un modèle très apprécié qui soutient notre croissance. Croyez-moi, peu de jours passent sans nouvelle candidature.
ET QUANT AUX PATIENTS ?
M.V. : Outre la rapidité d’accès à nos prestations, il y a pour eux toute une expérience digitale scindée en trois étapes. De l’évaluation clinique en ligne à la fin de prise en charge, ils entrent dans un workflow automatisé qui les oriente, les informe et les accompagne. Notre volonté est d’utiliser ce même outil pour récolter des feedbacks et renforcer le suivi.
Convaincus que les patients se situent à la croisée des chemins entre la data et la tech’, nous préparons une levée de fonds pour Recove.io, une application mobile de rééducation à travers le jeu vidéo, mais à moindre coût. Ici encore, nous avons combiné plusieurs technologies pour tirer parti des dispositifs nomades grand public. Avec un peu d’inventivité, on lève bien des contraintes logistiques et industrielles.
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