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JEAN-MICHEL SAMUEL DELUBAC : « Nous savons allier tradition et modernité pour nous adapter »

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Jean-Michel Samuel Delubac

La banque DELUBAC est proche du centenaire et porte en elle une longue tradition bancaire qui n’est pas près de s’estomper. Fondée en 1924 par Maurice Delubac au Cheylard, petite ville industrielle située au coeur des montagne d’Ardèche, l’affaire familiale a peu à peu changé d’échelle pour se bâtir un solide réseau professionnel à travers l’hexagone. Jean-Michel Samuel Delubac, petit-fils du fondateur, profite de cet entretien pour nous donner plus de détails ainsi que ses conseils d’investissement au vu du contexte actuel. 

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de la banque Delubac? 

Nous sommes un acteur historique du monde bancaire et je suis moi-même le petit-fils du fondateur Maurice Delubac. Ce dernier était originaire du sud de l’Ardèche et il travaillait pour une banque privée régionale, disparue depuis, qui l’avait envoyé ouvrir une agence au Cheylard, puis qui a décidé de la fermer quelques années plus tard. Il est ensuite devenu directeur d’agence à Aubenas mais ce bureau a été fermé les années suivantes. Mon grand-père estimait que c’était une erreur et a décidé de se mettre à son compte. Il s’est inscrit au registre des commerces et a loué une chambre de bonne pour commencer la gestion d’un petit portefeuille de clients. À l’époque, un particulier pouvait fonder une banque privée et il fallait simplement établir une relation de confiance avec les industries, les commerçants et les artisans de proximité. Mon père – son gendre – l’a ensuite rejoint et l’affaire est restée purement locale avec 5 employés en son sein. La maison Delubac était une des banques privées les plus petites de l’Hexagone. J’ai rejoint l’aventure dans les années 1980 et c’est en 1988 que la banque a changé d’échelle, notamment en nous associant avec le banquier parisien Serge Bialkiewicz. C’était un moment crucial pour nous car il a fallu obtenir des agréments, notamment auprès de la Banque de France. Nous avions conscience que si nous voulions que l’établissement Delubac perdure, il fallait sortir de notre place locale. Paris était dans un sens un passage obligé car il était difficile de s’exporter dans d’autres régions déjà saturées de banques. Aujourd’hui, la Banque DELUBAC est gérée conjointement par Serge Bialkiewicz, Mr Joël-Alexis Bialkiewicz et moi-même.

 

Qu’est-ce qui permet de vous différencier sur le marché bancaire? 

Je dirais que notre savoir-faire et notre tradition nous permettent de faire du sur-mesure. Notre clientèle a la chance d’avoir affaire aux mêmes interlocuteurs : nous n’avons pas de plateforme animée par des gestionnaires anonymes et c’est bien le contact humain qui est privilégié. Nous sommes d’ailleurs une banque universelle, connue cependant pour nos niches telles que les services aux entreprises en difficulté et donc à destination des administrateurs judiciaires et des syndicats de copropriété. Nous étions encore 5 dans les années 1980 et nous sommes aujourd’hui passés à environ 350 personnes. Cela nous a permis de renforcer notre assise nationale, notamment dans les principales métropoles françaises.

 

Quel avenir promettez-vous pour la maison DELUBAC? 

Nous allons souffler notre centième bougie l’année prochaine et notre banque est en très bon état pour passer le cap des 100 ans grâce à sa gestion prudente qui nous pousse à conserver une abondante liquidité ! Mais le principal défi pour nous reste de s’assurer d’avoir un bon stock de liquidités. C’est indispensable pour se projeter et faire face à toutes les mutations à venir dans le secteur bancaire.

Nous ne sommes pas dans l’optique de massifier notre portefeuille de clients, car en tant que banque privée familiale, nous ne raisonnons pas en parts de marché comme nos grands confrères, mais en cherchant à établir des relations de long terme avec une clientèle triée sur le volet. Cela ne nous interdit pas d’innover et nous avons à ce titre été les premiers à être enregistrés en tant que prestataires de services de monnaie numérique (depuis mars 2022). Nous savons allier tradition et modernité pour nous adapter.

 

Quel conseil d’investissement donneriez-vous face au contexte d’incertitude que nous traversons? 

L’obsession de mon grand-père a toujours été “liquidités, liquidités, liquidités !”. Autrement dit, favoriser la diversification pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et ainsi minimiser le risque financier.

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