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Investissements et Asset Management: vers un changement de paradigme?

gestion active
Olivier Stephanopolis

SOUMISE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES À UNE RÉGULATION PLUS IMPORTANTE QU’AUPARAVANT, À UNE PRÉSENCE ACCRUE DE LA TECHNOLOGIE, ET À UNE CONCURRENCE FÉROCE DE LA GESTION PASSIVE, L’INDUSTRIE DE LA GESTION ACTIVE FAIT AUJOURD’HUI FACE À UNE FORME DE CRISE DE LÉGITIMITÉ. UN CHANGEMENT DE PARADIGME SEMBLE DONC S’IMPOSER, COMME L’ESTIME OLIVIER STEPHANOPOLI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ D’OTCex ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DE SANSO INVESTMENT SOLUTIONS.

 

QUELLE EST VOTRE VISION DE LA GESTION ACTIVE AUJOURD’HUI ?

Après avoir bien vécu pendant des décennies prospères, la gestion active « traditionnelle » traverse aujourd’hui une crise existentielle majeure, concurrencée par de puissants acteurs se reposant davantage sur la technologie, ainsi que sur des approches plus indicielles et plus passives. OTCex estime cependant que la gestion active peut et doit conserver une véritable valeur ajoutée. C’est pourquoi nous avons contribué à la création de Sanso Investment Solutions (dont nous sommes actionnaires à hauteur de 45 %) en 2017. Cette Société de Gestion a su incontestablement forger son identité et développer une originalité positive. Elle gère aujourd’hui 1,6 milliard d’euros d’actifs. Nous pensons ainsi qu’avec une vision plus agile, il est toujours possible de proposer à nos clients des solutions attractives, quitte à parfois bousculer les habitudes.

 

VOUS ÉVOQUEZ L’AGILITÉ, POUVEZ- VOUS NOUS EN DIRE DAVANTAGE ?

Il existe une vision traditionnelle, presque rigide, de l’investissement : beaucoup d’acteurs investis en obligations ou en actions restent fréquemment « enkystés », quelles que soient les configurations de marché. Or, et nous pouvons le voir avec le retour d’une inflation importante et la remontée des taux d’intérêt, il est nécessaire de conserver une certaine agilité, une certaine mobilité, et de ne pas se contenter de perdre moins que d’autres fonds pour convaincre les investisseurs. Ainsi, il convient par exemple de ne pas hésiter à convertir certaines positions en monétaire si le contexte s’y prête. Cela implique cependant un travail permanent d’analyse sectorielle et de recherche macroéconomique ; et c’est en cela que doit résider la valeur ajoutée pérenne et durable apportée par des acteurs indépendants. Le contexte est devenu moins facile qu’au cours des dernières décennies, mais il est toujours possible de dégager des opportunités, pour peu que l’on sache faire évoluer les méthodes et les techniques, comme il faut se l’imposer.

 

À PROPOS DE CONTEXTE, QUE PENSEZ-VOUS DES TENDANCES ACTUELLES D’INVESTISSEMENT DIT RESPONSABLE ?

On ne peut évidemment que se réjouir de voir le développement de l’orientation de l’épargne vers les thématiques citoyennes et environnementales. Cependant, il faut éviter de sombrer dans une forme de paresse intellectuelle qui consiste souvent à vouloir « donner du sens à l’épargne » sans réfléchir davantage. L’accent est souvent mis sur l’environnemental, qui est évidemment très important, mais en relatif aux dépens du social. Or notre métier doit être éminemment soucieux de cet aspect. Car si nous devons proposer de bons rendements à nos investisseurs, notre vocation est aussi et surtout de financer l’économie réelle, qui seule crée de la richesse et des emplois. Cela me semble suffisamment riche de sens.

 

 

 

 

 

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