Au troisième trimestre 2022, la DARES a recensé 372 100 postes vacants à travers la France, témoignant des difficultés de recrutement rencontrées actuellement par 71 % des entreprises tricolores. Alors que le nombre d’offres d’emploi augmente de 30 %, celui des candidatures diminue de 50 %. Depuis la pandémie, les postulants sont en position de force, avec des attentes différentes, qui obligent les employeurs à adapter leurs méthodes de recrutement.
Les entreprises revoient leur critères et méthodes de recrutement
Les entreprises revoient leurs habitudes afin de trouver leurs futurs collaborateurs dont ils ont désespérément besoin. Dans certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration, fortement pénalisés par la pénurie de main-d’œuvre, le sacro-saint CV n’est plus obligatoire. Selon une très récente étude menée par Indeed, 86 % des recruteurs sont disposés à accepter un candidat qui ne possède pas toutes les compétences exigées par le poste, mais qui répond à d’autres critères.
Les experts recommandent ainsi aux candidats à l’embauche de faire preuve d’audace et de démontrer lors de l’entretien qu’ils ont les soft skills nécessaires, sont motivés, et ont la volonté de se former. 54 % des sondés reconnaissent qu’un postulant qui ment sur son parcours et son expertise pourrait se voir attribuer le poste vacant s’il sait mettre en avant sa valeur ajoutée. 75 % des recruteurs sont prêts à revoir leurs exigences à la baisse en matière de niveaux d’études et de type d’établissement scolaire. Respectivement 23 % et 22 % acceptent de faire des concessions sur les compétences propres au métier ou les aptitudes linguistiques.
Cette évolution devrait profiter aux candidats atypiques, souvent éloignés du monde du travail, y compris les jeunes et les seniors. Lors de la rédaction de l’annonce, 41 % des DRH prévoient d’encourager ces derniers à se présenter. Il s’agit pour eux d’une opportunité d’insertion unique.
12 propositions pour répondre à la forte demande dans le numérique
Les métiers du numérique sont également durement touchés par le manque de candidats. Or, d’ici 2030, la demande en la matière devrait exploser, avec 1 600 000 emplois. Pour référence, entre 2018 et 2021, le nombre de postes vacants a augmenté de 6 % par an et l’an dernier, 85 000 des 945 000 emplois disponibles n’étaient pas pourvus, ce qui représente 10 % de l’offre.
Si elle n’est pas résolue rapidement, la situation risque de bloquer l’économie, en empêchant le fonctionnement normal des entreprises et des administrations. En conséquence, l’influent laboratoire d’idées a ainsi émis 12 propositions visant à rendre le secteur plus attractif et à répondre à une demande de compétences croissante. Parmi elles figurent :
- donner une définition précise des métiers dits du numérique ;
- lancer une campagne publique d’information sur ces métiers, en particulier à l’adresse des jeunes ;
- introduire l’enseignement numérique dans le programme dès le collège ;
- accroître le nombre de classes P-TECH dans les lycées professionnels ;
- encourager les reconversions et les formations, notamment des femmes.
Le portage salarial, une réponse aux difficultés de recrutement
Le portage salarial séduit un nombre croissant de travailleurs indépendants, qui bénéficient à la fois d’une grande autonomie et d’une protection sociale étendue. Cette nouvelle forme d’emploi présente de multiples atouts pour le salarié porté mais aussi les entreprises. Voici les 7 principaux avantages du portage salarial pour les entreprises :
- Elles s’affranchissent des contraintes administratives, qui sont entièrement assurées par la société de portage : rédaction des contrats, déclarations sociale et fiscale, paiement des cotisations sociales obligatoires, établissement de la fiche de paie, versement du salaire net au salarié porté, mise à jour du compte d’activité individuel…
- La collaboration se met en place très rapidement, ce qui évite un processus de recrutement long, fastidieux et coûteux avec la garantie que l’expertise et le sérieux de chaque consultant ont été minutieusement vérifiés par la société porteuse.
- Elles accèdent à des profils de haut niveau : des cadres en reconversion professionnelle, des experts en freelance, des retraités qui cumulent leur pension avec les revenus issus d’une activité professionnelle.
- Les consultants portés apportent l’expertise acquise au sein d’autres sociétés du même domaine ou de domaines différents, ainsi qu’un regard neuf et de nouvelles méthodes bénéfiques pour le client.
- Elles allègent leur masse salariale et les charges fixes y afférentes, puisqu’elles paient une facture de prestations correspondant aux honoraires convenus.
- Le portage salarial est la solution de la flexibilité concernant les coûts, en permettant aux clients de répondre à un besoin de compétences spécifique au moment et pour la durée nécessaires.
- Les entreprises maîtrisent leur budget et préservent l’équilibre de leur trésorerie. Enfin, elles ont la possibilité de planifier les missions et prévoir les ressources en conséquence.