Quel est le point commun entre Alexis Corbière et E.L James, l’auteur de 50 Shades of Grey ? Comme de nombreux français, ils ont tous deux choisis de devenir auto entrepreneur. C’est également le statut de vos chauffeurs uber et de votre plombier, nous tenterons de découvrir quel est l’intérêt d’un tel statut ?
Devenir auto entrepreneur, le projet de nombreux français
Selon l’enquête menée en 2013 par l’institut Think, ils sont plus de quinze millions de français à vouloir devenir auto entrepreneur. Quel est l’intérêt de ce statut, pourquoi a-t-il été créé et quelles sont les raisons de cet engouement ? Voici les trois prismes que nous avons choisi de développer.
À l’origine
Dans son rapport de 2008 : « En faveur d’une meilleure reconnaissance du travail indépendant », François Hurel observe qu’il y a un « réel terreau entrepreneurial » en France et que ces aspirants entrepreneurs aspirent à trouver « un statut simple, fluide qui soit en cohérence avec ce qu’ils sont et ce qu’ils font réellement ». En janvier 2008 ce rapport est remis à Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat chargé des entreprises et du Commerce extérieur et dès le 1er janvier 2009, il a été possible de devenir auto entrepreneur en remplissant un formulaire en ligne (des sites comme espace-autoentrepreneur.com travaillent à faciliter ces démarches).
En créant ce nouveau régime, le gouvernement souhaitait encourager la démarche entrepreneuriale : il est plus facile de créer, d’interrompre et de cesser une activité professionnelle.
Une fiscalité avantageuse
Pour encourager les Français qui le souhaitaient à devenir auto entrepreneur, le régime fiscal a été simplifié. Il n’y a aucune TVA et le régime d’imposition est adapté aux activités.
C’est un prélèvement libératoire calculé à partir de son chiffre d’affaires qui permet à l’auto entrepreneur de s’acquitter de ses cotisations sociales. Selon son activité, il ne devra pas s’acquitter des mêmes cotisations :
- 1 % du chiffre d’affaires annuel pour les métiers du commerce
- 2 % du chiffre d’affaires annuel pour les métiers du service et les professions libérales
- 3 % du chiffre d’affaires annuel pour les activités artisanales
S’il n’a pas généré de chiffre d’affaires pendant l’année, l’auto entrepreneur ne versera donc aucune cotisation sociale.
L’auto entreprenariat sous toutes ses formes
Devenir auto-entrepreneur est très accessible puisqu’il n’y a que très peu de critères :
- Ce régime nécessite d’être majeur (ou émancipé)
- Il faut résider en France
- Il ne faut pas pratiquer d’autres activités non salariées
- Les ressortissants hors Union-Européenne doivent posséder une carte de séjour temporaire
Avec son régime souple, l’auto-entreprenariat convient à la plupart des activités professionnelles. S’il n’est pas possible d’exercer comme notaire ou médecin sous le statut micro-entrepreneur, les activités commerciales, artisanales ou libérales peuvent s’exercer sous ce régime. Quand on tient un blog comme laworkeuse.fr, le régime auto-entrepreneuriale peut apparaître comme étant une bonne solution.
Accompagnement des auto entrepreneurs
Face au succès de ce nouveau statut, certaines sociétés et institutions ont travaillé à accompagner à leur façon les démarches permettant de devenir auto-entrepreneur :
- Des sites internet mettent à disposition des outils en ligne pour remplir des formulaires correctement, éditer des factures, déclarer des revenus et proposer des supports administratifs en ligne… Il s’agit de simplifier les tâches administratives parfois complexes, qui restent à la charge des auto entrepreneurs.
- Certaines banques et sociétés de crédit proposent des prêts destinés à ceux qui souhaitent devenir auto entrepreneur.
- Des Chambres de Commerces et des écoles lancent des Incubateurs pour encourager ces projets.
Le régime auto entrepreneuriale apporte des avantages sociaux et fiscaux. Si pour certains, cette option permet « d’arrondir les fins de mois », elle permet à d’autres de tester une activité avant de créer une société de plus grande envergure en cas de succès. L’intérêt de ce statut, c’est qu’il donne : « à chacun la capacité d’entreprendre quels que soient sa situation, son âge, son régime ou ses revenus. C’est une liberté professionnelle qui permet à tous les Français de développer leur talent et leurs initiatives. » ( propos de François Hurel, pour le journal Les Echos).