Quand on arrive dans une entreprise pour reprendre un projet, le constat est (presque) toujours le même. Une équipe tech en place mais sous-qualifiée, des process lourds qui freinent l’innovation, et un code tellement instable qu’il devient impossible de livrer sereinement. On finit par virer la moitié de l’équipe, reconstruire une base technique solide, et faire monter progressivement en compétences ceux qui restent. Puis, une fois qu’on a un socle fiable, on peut enfin commencer une vraie phase de conception et de discovery pour dérisquer la suite.
Ce scénario, on l’a vécu dans des ETI, des grands groupes, des PME, et pourtant, les causes sont souvent les mêmes :
Aucune culture produit → Le logiciel est vu comme un coût, pas comme un levier stratégique.
Une équipe tech laissée à l’abandon → Pas de profils qualifiés, pas de standards, pas de vision.
Une accumulation de dette technique → À force de repousser les refontes, tout finit par casser.
Et le pire dans tout ça, c’est que ces entreprises pensent souvent être modernes. Elles ont lu des bouquins sur l’Agile, elles font des daily meetings, elles ont un backlog Jira… mais dans les faits, elles codent encore comme en 2010.
Sortir de cette impasse : les vraies stratégies qui marchent
Les entreprises qui veulent rattraper leur retard doivent arrêter le bricolage et reconstruire sur des bases saines.
1. Mettre un terme au bricolage et reconstruire un socle technique solide
Le premier réflexe doit être de stabiliser la base. Un produit qui repose sur une dette technique monstrueuse et des choix technos dépassés est voué à l’échec. On arrête de patcher à la va-vite, on prend le temps de refondre ce qui doit l’être, et on s’assure que les développeurs en place comprennent et maîtrisent leur environnement. Plutôt que d’accumuler des applications métiers indépendantes et mal maintenues, il est souvent plus efficace de construire un socle applicatif commun :
Un Design System unifié, qui assure une cohérence UI/UX et évite de redévelopper les mêmes composants partout.
Des microservices et API mutualisés, permettant une évolutivité et une interopérabilité sur l’ensemble du SI.
Une stack technique stable et documentée, évitant les choix opportunistes qui finissent par créer du chaos.
Ce type d’architecture permet de réduire le coût de maintenance, d’accélérer les nouveaux développements et de créer un environnement technique plus attractif pour les équipes.
2. Accompagner les équipes tech, pas juste les remplacer
Virer tout le monde et repartir de zéro n’a jamais fonctionné. Une transition réussie passe par :
Du mentoring et du pair programming pour transférer les bonnes pratiques.
Des formations continues pour éviter que les équipes stagnent.
Un vrai lien entre produit et tech pour aligner besoins business et solutions techniques.
Dans les boîtes bien structurées, les équipes tech sont des moteurs d’innovation, pas des exécutants.
3. Repenser la conception avant de foncer dans le code
Trop d’entreprises se lancent dans du développement sans savoir ce qu’elles doivent construire. Résultat : des fonctionnalités inutiles et des roadmaps qui explosent. Une phase de discovery bien menée permet de :
Prioriser les vrais besoins business au lieu de répondre à des demandes floues.
Anticiper les risques techniques avant qu’ils ne bloquent un projet.
Tester et valider avant de développer, en s’appuyant sur des POCs, des maquettes et du prototypage rapide.
Un bon produit ne se construit pas à l’aveugle.
4. Arrêter de faire de l’Agile en apparence, et l’appliquer vraiment
Faire des daily meetings ne suffit pas. Un vrai process Agile repose sur :
Des cycles courts et des mises en production régulières.
Un feature flagging efficace pour livrer en production sans risque.
Des feedbacks utilisateurs intégrés dès les premières étapes.
Les meilleures équipes mesurent leur efficacité avec les DORA Metrics : Lead Time, Deployment Frequency, Change Failure Rate, Time to Restore Service. Une boîte qui n’a pas ces indicateurs ne pilote pas sa tech, elle la subit.
5. Construire un environnement attractif pour les bons développeurs
Les bons développeurs ne restent pas dans une boîte où :
La dette technique étouffe l’innovation.
Les process ralentissent tout.
Les décisions sont dictées par des comités sans expertise produit.
Ceux qui veulent garder leurs talents doivent offrir de l’autonomie, un environnement sain et des défis techniques intéressants.
Le développement logiciel, un levier stratégique sous-exploité
Les entreprises qui réussissent ont compris que le logiciel n’est pas un centre de coût, mais un levier de compétitivité.
Les autres ? Elles continueront à accumuler du retard, à exploser leurs budgets tech et à voir leurs meilleurs talents partir ailleurs. Il est temps d’arrêter d’être à la ramasse.
Chez Yield Studio, on a remis d’aplomb des boîtes en galère avec leur tech. On a restructuré des équipes, refondu des stacks et débloqué des projets en quelques mois. On sait comment faire accélérer une organisation, et notre croissance parle d’elle-même.