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Daniel Fava, Directeur Général d’Eni Gas & Power France : « Nous Engageons Notre Responsabilité Au Cœur De La Transition Énergétique « 

Daniel Fava , ENI Gas & Power France

Directeur Général d’Eni Gas & Power France, Daniel Fava explique comment un géant des énergies fossiles (pétrole et gaz naturel), compte durablement influencer la transition énergétique.

 

Comment un énergéticien historique & de taille internationale tel que le groupe Eni, peut-il changer le cours de l’Histoire en matière d’environnement ?

Depuis plusieurs années, Eni diversifie son offre d’énergie. Le gaz naturel, qui émet trois fois moins de CO2 que le pétrole ou le fioul, pèse 50% de notre activité aujourd’hui et dans les 30 ans qui viennent il devrait en représenter 85%.

Notre ambition est d’aller encore plus loin puisque le groupe vise la neutralité carbone d’ici 2050 ! Nous nous déployons dans les énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne) et prévoyons d’atteindre une fourniture de 55 gigawatts qui proviendra intégralement de notre propre production.

 

Quelles actions menez-vous concrètement ?

Le groupe Eni a déjà investi 1,5 milliard d’euros dans les énergies renouvelables ces 3 dernières années ; et il prévoit d’investir 2,5 milliards de plus sur les 3 ans à venir. Une partie de ces investissements est dédiée aux bio-carburants, au recyclage d’huiles usagées, à la mobilité douce etc.

Par exemple, en Italie deux unités de raffinerie, une à Venise et une en Sicile, transforment des oléagineux en bio-carburants depuis plusieurs années. Ces sites sont également utilisés dans le cadre de l’économie circulaire : les déchets tels que des huiles usagées, les graisses animales et les sous-produits de la transformation de l’huile de palme sont reconditionnés pour produire de l’énergie, des biocarburants et du biogaz.

De même, en France, à Dunkerque, notre filiale Versalis, spécialisée dans la chimie, produit des polymères à partir de déchets plastiques.

Eni veut aller encore plus loin dans l’économie circulaire, en capturant, stockant et réutilisant le CO2. Cela via des programmes utilisant des technologies reposant sur des brevets Eni et développées pour résorber les émissions des torchères de l’extraction pétrolière.

La réduction des émissions de CO2 et la protection de l’environnement passe également par la reforestation : en 2050, nous contribuerons au niveau mondial à compenser 30 millions de tonnes d’équivalent CO2. En France, nous avons lancé en 2018 une campagne de plantation de 400.000 arbres. A titre indicatif, un arbre planté résorbe l’équivalent CO2 d’un véhicule à essence parcourant près de 580 km.

Toutes ces initiatives ont des effets bénéfiques et tangibles pour l’environnement. Entre 2007 et 2019, les émissions de gaz à effet de serre dues à la combustion de pétrole et de gaz ont diminué de 40% chez Eni.

 

 

Parlez-nous de vos actions plus spécifiquement en France ?

En France, nous accompagnons les citoyens et les entreprises dans la transition énergétique en finançant le mécanisme des certificats d’économie d’énergie (CEE) depuis environ dix ans. Dans les années qui viennent, nous allons investir massivement des centaines de millions d’euros dans ce dispositif. Concrètement, nous incitons par exemple nos clients à remplacer leur chaudière à fioul par une chaudière au gaz (moins polluante) en versant des primes de l’ordre de 600€ à 800 €.

Nous sommes également certifiés ISO 50001 depuis février 2016. Nous avons développé un ensemble de prestations de conseil pour permettre à nos clients d’optimiser leur consommation d’énergie (isolation des bâtiments, systèmes de chauffage et d’éclairage : technologies LED, notamment). La consommation d’électricité peut rapidement baisser de 20 à 30%.

 

Comment un fournisseur d’énergie peut-il inciter ses clients à réduire leur facture énergétique sans déséquilibrer son propre modèle économique ?

Cela nécessite une transformation profonde de notre modèle avec la création de nouveaux services et la production de nouvelles sources d’énergies. En France, notre activité de services et de conseil au sens large représente déjà 25 à 30% de notre rentabilité. En 5 ans, elle a pris une place prépondérante.

Nous sommes un groupe d’énergie très intégré, capable de diversifier ses activités et ses métiers pour tirer la transition énergétique : énergies renouvelables, chimie de retraitement, reforestation, mobilité douce et électrique…etc.

Et nous pouvons accompagner nos clients dans tous les domaines de l’énergie, avec du conseil et des services spécifiques conduisant à faire des économies substantielles et à optimiser leur consommation et leur facture au quotidien. Ces offres, nous les proposons non seulement aux particuliers mais également à l’ensemble des professionnels, entreprises, industriels et collectivités publiques.

 

Menez-vous des actions éducatives & pédagogiques pour soutenir ces actions ?

Oui, nous développons des programmes de formation dans le cadre du dispositif des certificats d’économie d’énergie. Nous sommes mandatés par la DGEC (Direction Générale de l’Energie et Climat) pour mener des actions de sensibilisation aux économies d’énergie auprès des citoyens et des entreprises françaises.

Nous portons par exemple le programme « Génération Energie » dans les lycées et les collèges visant à former 10 000 classes aux économies d’énergie*. Près de 40 000 élèves ont déjà été sensibilisés !

Nous intervenons également auprès des entreprises dans la même logique à travers le programme « Ecopro ». Près de 3 500 entreprises ont déjà été formées !

Un 3ème programme, « Ma Cycloentreprise », vise à promouvoir la cyclomobilité auprès des microentrepreneurs sur l’ensemble du territoire français. Notre engagement dans la cyclomobilité est réel. Le plan gouvernemental de 20 millions d’euros annoncé par le gouvernement en mai 2020 pour encourager la pratique du vélo pendant le déconfinement est financé en partie par Eni Gas & Power France.

 

Vous préconisez l’énergie verte : d’où vient-elle ? Le nucléaire en fait-il partie ?

Il faut distinguer énergie verte et énergie décarbonée. L’énergie nucléaire est décarbonée, mais non verte car elle épuise des ressources d’uranium et nécessite de retraiter ou ensevelir des déchets radioactifs.

L’énergie verte est renouvelable, sans émission de gaz à effet de serre : elle provient des barrages hydro-électriques, des panneaux solaires photovoltaïques et des éoliennes notamment.

Pour la pose de panneaux solaires à grande échelle (hangars agricoles, sites industriels…), nous travaillons avec des partenaires. Nous pouvons gérer et maintenir les installations.

 

Vous avez lancé un outil digital nommé : « le club Eni ». De quoi s’agit-il ?

Le club Eni est un outil en ligne pour suivre l’évolution de sa consommation d’énergie et faire des économies. L’idée de ce club est de constituer une communauté d’intérêt autour de la transition énergétique et du développement durable. C’est une communauté d’utilisateurs et de consommateurs voulant appliquer et suivre des conseils personnalisés sur un portail web sécurisé. Le client peut ainsi visualiser les résultats sur sa consommation et se comparer avec d’autres utilisateurs sur une région, une ville ou un quartier. Ses efforts en matière d’économies d’énergie sont récompensés par des points qu’il peut dépenser comme il le souhaite au sein d’une boutique avec des cadeaux à la clé (arbre offert à planter par exemple). La transition énergétique est l’affaire de tous.

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