Après une incroyable fin d’année, les cryptodevises tiennent le choc et la cadence en ces premières semaines de 2021. Et si la spéculation n’expliquait pas à elle seule les raisons de l’engouement des investisseurs ?
La trajectoire n’est certes pas linéaire, mais il en va de même pour tous les autres actifs. Le bitcoin n’a pas échappé à l’un ou l’autre tour d’air, mais c’est un fait : début février, il cotait encore autour des 35 000 $, quand dans le même temps les marchés actions subissaient un accès de nervosité.
La pandémie et ses innombrables rebondissements, ses restrictions, ses confinements et ses reconfinements n’auraient-ils aucun impact sur la plus célèbre des cryptodevises ? Les monnaies virtuelles seraient-elles imperméables aux cycles économiques ? Le recul manque pour être en mesure de répondre à ces questions de façon formelle… Quoi qu’il en soit, la situation n’est plus comparable à ce qui s’était produit fin 2017, quand le bitcoin avait titillé les 20 000 $ avant que le soufflet ne retombe brusquement, prenant au piège des milliers d’investisseurs qui, par l’odeur alléchée, persuadés qu’il était encore possible de prendre le train en marche, avaient torpillé tous leurs autres placements et acheté au plus haut.
Objectif 300 000 $ ?
A l’époque, les institutionnels ne prenaient pas véritablement les cryptodevises au sérieux et les financiers étaient dubitatifs à quelques rares exceptions près, parmi lesquelles James Altucher, par ailleurs auteur de plusieurs best-sellers et qui, en 2013, n’acceptait que les paiements en bitcoin pour l’un de ses ouvrages. Depuis, la situation a changé, la question d’un abandon pur et simple des paiements en espèces – qui se posait déjà avec insistance dans plusieurs pays, notamment scandinaves – a refait surface avec la crise sanitaire, et elles ont gagné en crédibilité.
Redevenu « bankable », le bitcoin en particulier affiche désormais une capitalisation boursière supérieure à 600 Mds$, soit grosso modo… le PIB de la Belgique ! Selon toute vraisemblance, la plus célèbre des monnaies virtuelles en a cependant encore sous le pied, quand on sait qu’il suffit qu’Elon Musk, patron de Tesla, de SpaceX et devenu récemment l’homme le plus riche de la planète, remplace sa microbiographie sur son compte Twitter (qui compte aujourd’hui plus de 44 millions d’abonnés) par un émoji et le hashtag #bitcoin pour que son cours grimpe de 20% en l’espace de 24 heures.
Particulièrement confiant, Tom Fitzpatrick, directeur général de Citibank, s’attend quant à lui à ce que le « BTC » dépasse les 300 000 $ d’ici la fin de l’année.
En attendant, des sociétés de premier plan ont commencé à accélérer sur le segment des monnaies virtuelles, à l’image de Paypal, qui en octobre avait annoncé le lancement d’un nouveau service permettant d’en acheter, d’en conserver et d’en vendre, avec pour commencer la possibilité pour ses utilisateurs américains d’échanger leurs devises virtuelles (bitcoin, mais aussi bitcoin cash, ethereum et litecoin) contre des devises « ordinaires ». Un grand pas supplémentaire a toutefois été franchi il y a quelques semaines puisque les clients Paypal vont dorénavant pouvoir utiliser leurs cryptomonnaies comme une source de paiement auprès de 26 millions de vendeurs Paypal dans le monde.
En attendant Coinbase
Autre événement amené à faire date dans la courte histoire des monnaies numériques : l’introduction à Wall Street de Coinbase, considérée aujourd’hui comme la plus importante crypto-bourse des Etats-Unis, avec quelque 35 millions d’utilisateurs disséminés dans une centaine de pays. Le dossier d’IPO a d’ores et déjà été déposé auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme boursier américain, et la valorisation de la plateforme pourrait, selon certaines estimations, osciller autour des 50 Mds $.
Un agrément de la SEC procurerait à Coinbase et aux cryptodevises largo sensu une visibilité considérable, aussi sûrement qu’il augmenterait les chances de voir des altcoins méconnus du grand public progresser de dizaines voire de centaines de pourcents en quelques séances, suivant ce qui s’est produit il y a peu sur le dogecoin, un « jeton » passé soudainement de l’ombre à la lumière à la faveur d’un tweet d’un certain… Elon Musk.
Prudence tout de même car les monnaies virtuelles ne sont pas à l’abri de spectaculaires sorties de route. Les détenteurs de Ripple l’ont appris à leurs dépens lorsque la SEC, encore elle, a décidé d’entreprendre des poursuites contre Ripple Labs, la société créatrice de cette cryptomonnaie, accusée d’avoir organisé une levée de fonds via une émission de valeurs mobilières non enregistrée. De quoi sérieusement écorner son image, faire s’effondrer le cours et éroder la confiance des investisseurs pour un moment…
La mésaventure du Ripple, qui a pris de court pléthore de « crypto traders », prouve qu’au-delà de l’emballement ambiant, la vigilance doit rester de mise. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et procéder à un examen aussi approfondi que possible des cryptodevises sur lesquelles on souhaite investir sont deux règles d’or.
Il y en a d’autres, consultables ici, tout aussi importantes et qu’il convient d’appliquer systématiquement. Quel que soit d’ailleurs le marché sur lequel on souhaiterait se positionner.
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