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Comment relever les défis de la durabilité

Durant cette période de crise et d’attentisme, de nombreux dirigeants du secteur technologique s’interrogent sur l’intérêt d’une stratégie ESG.

La planète se réchauffe et en même temps la confiance du public fond.

Ces deux défis sont étroitement liés – il n’est pas possible d’en résoudre un sans gérer également l’autre.

Est que l’ESG est vraiment la solution pour relever ces défis ? Les entreprises technologiques utilisent les programmes ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) pour renforcer (ou parfois reconstruire) leur crédibilité auprès de leurs équipes, de leurs clients et des marchés financiers. Compliqué mais pas impossible.

Comme c’est souvent le cas, ce sont les réponses aux questions « pourquoi » et « comment » dans la mise en place d’une stratégie ESG qui représentent les vrais sujets.

Dans un nouveau rapport spécial sur les flux de travail, de grands patrons d’entreprises de la tech ont réfléchi sur les avantages de l’ESG et témoignent comment son intégration a permis d’instaurer un climat de confiance entre tous les acteurs du marché.

Le Pourquoi

Les entreprises de la tech ont longtemps bénéficié, de la part des consommateurs, d’un « capital confiance » supérieur à la moyenne. Cela n’est plus le cas aujourd’hui. De multiples facteurs ont contribué à la baisse de la confiance dans les technologies : les défis liés à la confidentialité et au contrôle des données et des informations personnelles, l’augmentation des risques de cybersécurité, l’influence des médias sociaux, la volatilité de l’emploi et les problèmes d’équité sociale.

Ignorer ces problèmes est de plus en plus susceptible de porter sérieusement préjudice à l’image comme à la réputation des entreprises.

La prise en compte de ces facteurs est importante pour instaurer les bases d’une relation de confiance entre les entreprises de la tech et les consommateurs. Cela est également essentiel afin de développer et renforcer un esprit d’équipe entre les salariés autour de valeurs et d’exigences élevées. D’ailleurs la SEC (Securities and Exchange Commission en charge de la réglementation et du contrôle des marchés financiers US) commence à imposer aux entreprises publiques la mise en place de contrôles dans le management basés sur le capital humain. Le stress et le burnout ayant des impacts extrêmement lourds et négatifs sur les performances des entreprises, le bien-être et la santé mentale des salariés sont déjà des priorités absolues des services RH. Pourtant la santé mentale est une notion compliquée à intégrer dans la mise en place d’une stratégie ESG. Selon Josh Bersin, auteur de nombreux livres sur le management des RH  » Pour engager et garder les meilleurs profils les entreprises doivent comprendre que la seule rémunération n’est plus suffisante. Pour attirer et fidéliser les bons candidats il faut que les entreprises proposent des missions qui ont du sens aux yeux des salariés ; ceux-ci attendent que leur emploi leur procure un sentiment d’utilité et la garantie qu’ils agissent pour le bien commun ».

Les entreprises seraient avisées de comprendre qu’une stratégie ESG est aussi importante à tous les niveaux : des employés qui démissionnent à peine embauchés ou un fort taux d’attrition sont des signaux d’alarme qui indiquent qu’une entreprise a des problèmes d’expérience employés… cela nécessite d’avancer sur l’ESG.

[Ce sujet vous intéresse ? Lisez le rapport complet sur le flux de travail ici.]

Le Comment

Cela peut être réduit en un seul mot : l’intégrité (dans son sens transparence et honnêteté). L’ESG devrait être intégré à l’entreprise à tous les niveaux hiérarchiques et dans tous les services, y compris dans les conseils d’administration.

Lynelle Cameron, ancienne directrice du développement durable chez Autodesk, note que les conseils d’administration devraient être en mesure de répondre à ces questions : qui est responsable de l’ESG dans le conseil d’administration ? Quels sont les risques et opportunités ESG et/ou climatiques pour l’entreprise ? Comment l’entreprise se comporte-t-elle par rapport aux objectifs ESG et comment cela peut-il être mesuré ? L’entreprise dispose-t-elle d’une stratégie efficace pour atténuer les risques ESG et saisir les opportunités ? La stratégie ESG est-elle bien intégrée à la stratégie globale de l’entreprise ?

Ce n’est pas juste un effet de com ou de promo des RP ; cela doit être une part essentielle de la stratégie commerciale. Seules les entreprises qui prennent au sérieux l’ESG ont conscience qu’un climat de confiance prend du temps à s’instaurer et qu’il peut être détruit en quelques secondes.

Pour Edua Dickerson, VP stratégie ESG et financière chez ServiceNow, pour atteindre le succès, l’ESG nécessite « … de l’intentionnalité et un examen minutieux. Cela ne doit pas être juste un coup marketing ou une annonce promotionnelle des relations publiques ; c’est un élément essentiel dans la stratégie commerciale. Les entreprises qui prennent au sérieux l’ESG ont conscience qu’un climat de confiance prend du temps à s’instaurer et qu’il peut être détruit en quelques secondes. Une mission ESG motivée et sérieuse donne aux employés un sentiment de confiance. Ils savent qu’ils travaillent pour une entreprise éthique, consciente de ses impacts et qui s’efforce de faire le bien et d’atténuer les dommages de manière positive.

Le professeur Tom Davenport du Babson College note que pour les entreprises (en particulier celles de la tech), le traitement de la confidentialité des données des consommateurs est un problème de gouvernance majeur. Selon lui, les entreprises doivent non seulement demander plus d’autorisations pour l’utilisation de leurs données privées mais elles devraient fournir beaucoup de services en échange de ces informations.

« Bien agir » et « se sentir bien » sont liés.  Réfléchir systémiquement à la durabilité et l’intégrer à tous les aspects de l’entreprise renforce la confiance entre les dirigeants et leurs employés, et entre les entreprises et leurs consommateurs, cela permettra de générer des revenus plus éthiques dans un monde plus sain.

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