Le 20 novembre 1989, 195 pays ont décidé de garantir à tous les enfants la protection de leurs droits et de leurs libertés. La Convention internationale des Droits de l’enfant (CIDE) a ainsi vu le jour et le royaume du Maroc a été l’un de ses tous premiers signataires depuis 1990. Le défunt roi Hassan II en fait une priorité et lance le Plan d’action national pour la survie, la protection et le développement de l’Enfant. S’ensuit, sous son impulsion, la création de l’Observatoire national des Droits de l’enfant (ONDE) dont la présidence a été confiée à Son Altesse Royale la princesse Lalla Meryem.
Avec l’avènement du roi Mohammed VI, des avancées considérables ont été réalisées notamment sur les plans constitutionnel, normatif et institutionnel. Et pour célébrer le trentenaire de l’adoption du CIDE, le Maroc organise sous le haut patronage de Sa Majesté le roi Mohammed VI et sous la Présidence effective de Son Altesse Royale la princesse Lalla Meryem, la 16e édition du Congrès national des Droits de l’enfant à Marrakech du 20 au 23 novembre 2019. Une occasion de dresser le bilan des actions entreprises par l’ensemble des parties prenantes et de débattre autour des défis qui restent à relever. Le Royaume fait désormais des droits de l’enfant une priorité nationale, car il en va du développement socio-économique futur du pays.
30 ans après l’adoption de la Convention internationale des Droits de l’enfant, la situation des enfants à travers le monde a significativement évolué. Les jeunes marocains, pour qui la Convention est entrée en vigueur en 1993, ne sont pas en reste. En plus des nettes améliorations d’indicateurs comme le taux de scolarisation au primaire (qui a atteint 99,7 % en 2019 contre 68,6 % en 1998) et le taux de vaccination des enfants de moins de 24 mois (qui est passé de 78 % en 1992 à 94 % en 2019), les principes de la CIDE sont désormais bien plus présents dans le discours officiel et l’action publique. À l’image de l’appel du roi Mohammed VI à l’occasion du 8e sommet Africités 2018, le plus grand rassemblement panafricain des villes et collectivités territoriales.
En effet, dans un message, dont lecture a été donnée par la princesse Lalla Meryem, présidente de l’ONDE, le souverain avait vivement interpellé les décideurs africains à relever le défi de la protection de l’enfance. Un défi que le Roi a associé à des impératifs primordiaux : la dignité, la paix, la réduction de la pauvreté, l’éradication de la faim, la promotion de la santé, une éducation de qualité garantie à tous, l’égalité garçon-fille, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Un engagement du plus haut sommet de l’État qui s’est traduit au fil des années par la mobilisation de toutes les parties prenantes nationales, gouvernement, élus et société civile, pour faire aboutir des réformes profondes sur les plans juridique, institutionnel, économique et social.
Et afin de donner un coup d’accélérateur aux réformes engagées dans ce domaine, le Royaume du Maroc veut faire de la célébration du trentième anniversaire de l’adoption de la CIDE, l’occasion de dresser le bilan des avancés des droits de l’enfant dans le pays. Mais également de mener une réflexion collective au sujet des défis à surmonter et des nouvelles menaces à anticiper. Autant de sujets qui seront au menu du Congrès national des Droits de l’enfant, qui se tiendra à Marrakech du 20 au 23 novembre 2019.
PROTECTION DES ENFANTS AU MAROC : PROGRÈS ET DÉFIS
Le royaume du Maroc, pays à forte population de jeunes, a accordé aux enfants un grand intérêt et des moyens substantiels. Il a enregistré, a cet effet, des progrès significatifs en matière de protection de l’enfance grâce aux réformes constitutionnelle et législative et aux divers plans d’action. Mais le point de départ de la mise en œuvre au niveau national des recommandations de la CIDE a été la création de l’Observatoire national des Droits de l’enfant.
En 1992, avant la ratification de la Convention, le Maroc lance le Plan d’Action National pour la survie, la protection et le développement de l’Enfant, ce qui a représenté la première réponse du Maroc à la tenue du 1er Sommet mondial pour les enfants en septembre 1990, au siège des Nations unies.
La création de l’ONDE en 1995 a joué le rôle de catalyseur de la gestion institutionnelle des droits de l’enfant. En effet, des départements gouvernementaux dédiés feront leur apparition dans les organigrammes de l’administration. Tandis que le pays enregistrera la naissance d’institutions sociales et de nouveaux acteurs de la société civile et de réseaux d’ONG internationales.
Le roi Mohammed VI a également initié des programmes structurants qui ont traduit son engagement pour la protection des droits de l’enfant notamment l’Initiative nationale pour le Développement humain (INDH) lancée en 2005 et l’Initiative Royale « Un Million de Cartables ». Des programmes qui constituent de véritables stratégies pour corriger les imperfections des politiques publiques et redresser les écarts par rapport aux objectifs du royaume pour le développement humain.
La princesse Lalla Meryem, Présidente de l’ONDE, a pour sa part initié plusieurs actions. À l’image de la campagne médiatique organisée autour de la maltraitance des enfants sur l’une des formes les plus difficiles à aborder, à savoir l’exploitation sexuelle qui a suscité un véritable débat de société. Tandis que la campagne de vaccination qu’elle a lancée en 1987 connaîtra un tel engouement que l’action sera généralisée dans le cadre d’un programme national, dont le succès va contribuer largement à l’amélioration des indicateurs relatifs aux droits de l’enfant au Maroc.
La présidente de l’ONDE se distinguera le 25 mai 2004, à l’occasion du 10e Congrès des Droits de l’enfant, tenu, à Rabat, en donnant le lancement du Plan d’action national pour « Un Maroc digne de ses enfants, 2006-2015 ». Un plan qui aura un retentissement important car il constituera une contribution significative à la matérialisation de l’INDH lancée par le souverain un an auparavant.
La princesse Lalla Meryem va également s’investir dans l’écoute des opinions de l’Enfant. Elle initiera la création en 1999 du « Parlement de l’Enfant » qu’elle va présider depuis. Il s’agit d’un réceptacle éducatif qui permet aux enfants d’ancrer la culture des droits de l’enfant et la sensibilisation à son importance, de promouvoir l’éducation démocratique, de la citoyenneté et de la tolérance et de faire entendre la voix de l’enfance au sein des institutions nationales. Une initiative qui a permis de toucher plus de 4 000 enfants issus de toutes les régions du royaume.
Par ailleurs, l’ONDE pointe du doigt les nouvelles menaces auxquelles les enfants risquent d’être confrontées, notamment les dangers de harcèlement et des contenus néfastes d’Internet, les crises migratoires et les changements climatiques. Des défis qui sont apparus avec les grandes mutations mondiales qui traduisent l’échec universel de profiter des opportunités et la défaillance des états et des nations à assurer un équilibre entre l’essor économique et les besoins sociaux au profit des plus défavorisés, en particulier les enfants.
Organisé par l’ONDE, en collaboration avec tous les départements ministériels concernés ainsi que l’Unicef, cette 16e édition du Congrès national des Droits de l’enfant sera présidée par la princesse Lalla Meryem et accueillera un nombre important de participants nationaux, continentaux et internationaux. En plus du chef de gouvernement marocain, du président du Parlement, du président du CESE, du haut-commissaire au Plan et d’autres membres du gouvernement et hauts responsables, l’événement verra la participation du président du Conseil d’Administration de l’Unicef aux côtés de personnalités onusiennes et de personnalités africaines et arabes de hauts niveaux.
Le point d’orgue de cet événement aura lieu le 20 novembre. Des enfants et des jeunes marocains, arabes et africains prendront la parole et tiendront une session extraordinaire du Parlement de l’Enfant. Une session qui verra la lecture de l’Appel des enfants parlementaires.
Le Congrès marquera cette édition, en partageant en toute transparence aussi bien au niveau africain qu’international la radioscopie globale de la situation de l’enfance au Maroc. Le but de l’exercice et d’inspirer et enrichir la réflexion et l’évaluation à l’échelle de la communauté internationale.
Enfin, le bilan et les recommandations devant découler des différents panels et ateliers thématiques permettront d’alimenter une nouvelle feuille de route nationale qui sera conçue, adoptée et signée par les parties prenantes à l’initiative de l’ONDE. Elle devrait inclure les engagements opérationnels de chaque acteur impliqué dans le domaine de l’enfance, à rendre effectifs des mesures et programmes précis relevant de son département, et ce avec des indicateurs et un calendrier précis. Ces engagements de haut niveau démontreront la forte volonté du Royaume de répondre aux besoins de tous ses enfants et donneront l’exemple aux autres pays de la région afin de mettre la question de l’enfance au cœur de l’agenda public et d’entrer de plain-pied dans une nouvelle ère.
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