ALORS QUE PRÈS D’UN FRANÇAIS SUR DEUX EST PROPRIÉTAIRE D’UN ANIMAL DE COMPAGNIE, LA PROPORTION D’ANIMAUX ASSURÉS RESTE TRÈS FAIBLE, À ENVIRON 5 %. POURTANT, LES ÉVOLUTIONS GLOBALES DU MARCHÉ DE LA SANTÉ ANIMALE POURRAIENT RENDRE CES ASSURANCES DES PLUS PERTINENTES, COMME NOUS L’EXPLIQUE ASIM MAQBOOL, COFONDATEUR DE LA PLATEFORME PETY, QUI SOUHAITE DÉVELOPPER UNE APPROCHE NOVATRICE.
Quels sont aujourd’hui les enjeux pour les propriétaires d’animaux de compagnie ?
Précisons d’abord que les Français, grâce à l’Assurance maladie et aux divers dispositifs (mutuelles, prévoyance), n’ont souvent pas conscience du coût réel de la santé car une large partie des traitements est prise en charge. Il n’en est pas de même pour la santé animale, dont les coûts restent à la charge des propriétaires d’animaux, et le prix des traitements et interventions peut rapidement s’envoler en cas de pathologies graves : une opération à cœur ouvert d’un chien peut coûter jusqu’à 20 000 €. Et le secteur vétérinaire connaît ces dernières années de profondes évo- lutions, comme le marché de l’animal de compagnie en général, ce qui peut avoir des impacts significatifs.
Qu’en est-il de ces évolutions ?
On peut tout d’abord s’attendre à une moindre disponibilité des vétérinaires. D’une part, parce que l’accès à la profession, comme pour les médecins, est règlementé. De surcroît, de plus en plus de vétérinaires rejoignent des groupements de cliniques pour bénéficier des avantages d’un statut salarié (salaire fixe, horaires moins contraignants), ce dont on ne peut les blâmer mais qui induit moins de souplesse que pour des indépendants. Il y a également un phénomène global de concentration sur le marché des animaux de compagnie, d’abord dans la pet Food, mais qui s’étend aujourd’hui à la santé. De gros acteurs de la nourriture animale, comme Nestlé ou Mars, investissent dans ces cliniques, et à terme je pense que la profession sera divisée pour moitié entre groupement de clinique et indépendants, comme aux Etats-Unis. Cette évolution apportera de meilleurs équipements de santé et pourrait conduire à une harmonisation des prix, mais aussi potentiellement à un renchérissement des prix, rendant à mon sens nécessaire une assurance des animaux.
Comment voyez-vous l’avenir de l’assurance des animaux de compagnie ?
Ce sera une nécessité, pour les raisons évoquées plus haut. Mais la majorité des offres existantes aujourd’hui dépendent de multiples critères, peu lisibles, comme la race ou l’âge de l’animal ; et une simplification sera nécessaire. Le marché de l’animal de compagnie représente cinq milliards d’euros en France, et les évolutions, après s’être concentrées sur la pet Food, arrivent aujourd’hui sur la santé. Je suis convaincu que la troisième étape sera celle des services dont l’assurance est la première marche ; et Pety souhaite à terme devenir un acteur majeur de cette dernière étape, en proposant des solutions innovantes qui font abstraction des critères habituels.