Malgré un écosystème politique mondial où règnent les tensions, la mutation actuelle de l’économie mondiale et la disruption digitale, les stratégies d’investissement sont pourtant aujourd’hui essentiellement mues par un autre facteur : la persistance des taux d’intérêt faibles.
L’évolution de la politique monétaire en Europe et les tensions entre la Maison-Blanche et la Réserve fédérale sont autant de présages de risques accrus d’un « scénario japonais » dans le monde occidental, alors que les taux d’intérêt faibles voire négatifs perdurent dans des pays comme l’Allemagne et la France.
Dans ce contexte, la stratégie d’investissement des investisseurs privés et des family offices continue d’être un modèle de rationalité et de stabilité dans un marché pourtant volatil. Avec leur volonté de créer de la valeur à long terme sur l’ensemble des cycles et des marchés, les family offices adaptent constamment leur allocation d’actifs pour préserver leur héritage et une vision forte et rationnelle des rendements globaux du portefeuille.
Cette évolution récemment soulignée par plusieurs études démontre une fois encore la capacité des family offices à se sophistiquer encore et toujours et à modifier leur allocation de portefeuille avec souplesse. L’un des éléments clés de leur capacité à comprendre les rouages des cycles des marchés est leur connaissance exceptionnelle des actifs non liquides. Le patrimoine de la majorité d’entre elles provient à l’origine du succès rencontré par des activités entrepreneuriales, c’est pour cette raison qu’elles possèdent une adéquation culturelle naturelle et une compréhension globale des risques que cela implique ainsi que des avantages liés aux investissements non liquides. Des classes d’actifs telles que le capital-investissement (direct ou par le biais de fonds) et l’acquisition directe de biens immobiliers permettent à ces familles de surfer sur les tendances du marché et de bénéficier des rendements moyens supérieurs au marché de ces actifs. Dans l’ensemble, entre le capital-investissement et les acquisitions directes de biens immobiliers (immobilier et infrastructures), les investisseurs privés et les family offices peuvent bénéficier d’un rendement à long terme solide tout en évitant la volatilité d’un marché à court terme souvent guidé par les émotions et les perspectives plus limitées offertes par les acteurs du marché.
Private Equity International a ainsi expliqué qu’en 2018, le family office moyen avait une exposition de 45,4 % aux investissements alternatifs, répartie de la manière suivante : 21,6 % en capital-investissement (14 % en investissements directs et 7,6 % en fonds de capital-investissement), 17 % en placements immobiliers directs, le reste étant partagé entre les hedge funds et les fonds et trusts immobiliers. Avec un rendement moyen de 18 % en 2018, le capital-investissement attire, soit directement soit par le biais de fonds, un volume croissant d’allocations de portefeuille. Toutefois, ces allocations sont en constante évolution et la perspective d’un possible ralentissement de la croissance économique a été l’une des principales raisons d’une nouvelle augmentation des capitaux alloués par les family offices aux investissements alternatifs (private equity, actifs réels et hedge funds).
Le monde s’habitue aux taux d’intérêt bas créés par la faiblesse de l’inflation, par le vieillissement de la population et par la baisse de la croissance du PIB à long terme dans l’ensemble des régions. Le marché s’adapte également lentement aux répercussions de ces facteurs sur la valorisation de la dette cotée et le cours des actions et donc sur l’allocation du portefeuille.
Avec des taux d’intérêt proches de leur plus bas niveau historique aux États-Unis, dans la zone euro, au Japon, en Suisse et au Royaume-Uni, alors même que la Chine leur emboîte le pas, pour obtenir de meilleures performances, les investisseurs en quête de rendement doivent délaisser les obligations au profit d’actifs plus risqués. La sophistication croissante permanente des family offices est à cet égard le facteur clé de l’allocation de plus en plus grande de capitaux à une classe d’actifs avec laquelle ils sont fondamentalement à l’aise. Outre une réduction de l’allocation aux obligations, ce virage est également le fruit d’une réduction de l’exposition aux autres classes d’actifs traditionnelles qui sont considérées comme moins susceptibles de générer des rendements constants pour leurs investisseurs.
Preqin, le cabinet de conseil en investissements alternatifs, a ainsi souligné le fait que les hedge funds demeurent une allocation de choix pour un family office sur deux à travers le monde, les family offices étant des investisseurs stratégiques à long terme pour les hedge funds eux-mêmes, et étant souvent disposés à investir dans un gestionnaire dès le premier jour alors que d’autres investisseurs institutionnels ne le peuvent pas. Les family offices sont également pleinement disposés à bloquer des capitaux pendant plusieurs mois ou trimestres afin de permettre aux gestionnaires de hedge funds d’investir dans les segments moins liquides/aux performances attendues supérieures des marchés de capitaux. De plus, alors que 11 % des investissements des hedge funds proviennent actuellement de family offices (Preqin), ils prévoient l’afflux de nouveaux capitaux à mesure que les family offices revoient à la hausse les fonds alloués à ces stratégies diversifiées. Les family offices sont en effet des investisseurs actifs. Ils modifient leurs positions et concentrent leurs allocations sur environ 20 fonds à la fois (JP Morgan), car ils sont à la recherche des stratégies appropriées dans l’environnement économique à faible rendement que nous connaissons actuellement. Leur appétit unique et libéré de toute contrainte leur permet également de dicter les termes, et les family offices sont toujours à l’affût d’une renégociation des commissions avec les hedge funds (JP Morgan). Sur les marchés, les pratiques générales en matière de théorie d’allocation des investissements évoluent constamment, tout comme les techniques d’investissement. Les family offices adoptent pleinement ces évolutions en tenant compte des avantages supplémentaires qui découlent d’une allocation stratégique selon différentes techniques d’investissement qui vont des investissements passifs aux investissements alternatifs (McKinsey).
Sur le segment des investissements alternatifs et de capital-investissement, les rendements et les performances sont aussi divers que variés et il est donc primordial de sélectionner le gestionnaire le plus performant parmi des fonds toujours plus nombreux. Cette difficulté est accentuée par la tendance plus large constatée sur le marché qui consiste à s’assurer que les investissements sont respectueux de l’environnement et conformes aux valeurs de la plupart des family offices.
Il convient également de mentionner que le capital-investissement lui-même englobe un certain nombre d’actifs non cotés, dans lesquels des fonds immobiliers privés ou de capital-investissement sont susceptibles d’investir, y compris la dette privée, la dette mezzanine et tout un éventail d’investissements par stade de développement (capital-risque, croissance et LBO). La diversité de ces actifs offre une nouvelle opportunité de créer un portefeuille réparti entre différentes sous-classes d’actifs et sur plusieurs régions, moyennant une expertise adéquate.
Décrypter la complexité de l’évolution nécessaire de ces stratégies d’allocation n’est pas donné à tout le monde. L’accès à l’allocation d’investissement dans les fonds les plus performants et aux opérations directes est généralement extrêmement difficile à garantir sauf pour les family offices, les banques ou les fonds de fonds et les commanditaires. En outre, le montant considérable des « liquidités » susceptibles d’être investies par des fonds immobiliers privés ou de capital-investissement à l’échelle mondiale a des conséquences potentiellement négatives en termes de rendements attendus qui nécessitent une due diligence supplémentaire importante lors de la sélection d’un gestionnaire d’actifs avec qui investir.
Cette évaluation est la raison pour laquelle BNP Paribas Wealth Management mobilise l’ensemble des ressources du Groupe BNP Paribas afin d’offrir à ses clients un accès à ces formidables propositions d’investissement, grâce à une relation étroite avec les meilleurs gestionnaires d’actifs et une connaissance approfondie des tendances du marché. Selon Preqin, les gestionnaires de fonds s’attendent majoritairement à ce que les family offices deviennent leur première source de capitaux d’ici 2023. Agir en tant qu’intermédiaire pour permettre aux familles et aux gestionnaires de fonds de déployer ensemble des capitaux est une composante essentielle de la mission d’une banque de premier plan.
L’allocation d’actifs sur un marché fondamentalement volatil confronté à des mutations structurelles est une tâche ardue, mais la collaboration avec les plus grands professionnels qui contribuent à apporter une compréhension unique du marché et à offrir l’accès aux meilleurs partenaires, est un facteur clé de ce qui fait la force des family offices les plus performants. Contribuer à la réussite de nos clients est ce qui a défini la longue tradition de BNP Paribas Wealth Management, à savoir aider les familles à gérer leur patrimoine, et aujourd’hui plus que jamais, ce qui définit notre philosophie.
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