Akedo est un studio de jeux vidéo français indépendant, jeune et dynamique. Ancien programmeur 3D et grand passionné de jeux vidéo depuis son plus jeune âge, Nicolas Juspin lance aujourd’hui avec sa partenaire Zoé Toussaint, leur premier jeu vidéo 100 % autofinancé. Une interview de Zoé Toussaint.
Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
Akedo est un studio de jeu indépendant, communément appelé Indie, créé à Montréal par Nicolas Juspin, programmeur 3D dans le triple AAA qui a notamment travaillé sur des jeux vidéo consommés au hit-parade, et moi-même, Zoé Toussaint, chargée du marketing, de la communication et du développement d’affaires.
Akedo est né car Nicolas a eu l’envie de redevenir artisan et se lancer un défi et de retrouver le plaisir de jouer et de créer. Pour cela, nous avons fait le choix d’autofinancer l’entreprise depuis 2016, et nous utilisons notre propre technologie pour développer nos jeux vidéo.
En effet, nous n’utilisons pas de logiciels de création de jeux vidéo dédiés aux Indies, nous avons choisi de développer notre propre technologie afin de mieux contrôler nos outils de création et de maîtriser nos coûts de production. Être totalement indépendant est essentiel pour Akedo.
Qui sont vos clients ?
Notre Studio s’adresse aux Gamers et Gameuses avant tout, nous travaillons principalement en BtoC. Nous pensions toucher les gamers qui ont commencé à jouer aux jeux vidéo dans les années 90. Finalement, notre studio attire également un public intéressé par le rétro.
A notre grande surprise, nous sommes en relation avec une société de divertissement dédiée aux compagnies aériennes qui souhaitent mettre à disposition de leurs passagers, des jeux sur les petits écrans.
Pouvez-vous décrire vos différents services ?
Nous proposons actuellement des jeux sur PC Windows, que nous aimerions aussi développer sur d’autres plateformes telles que Linux, et Nintendo Switch. Notre studio propose des jeux vidéo d’un univers non réaliste où l’imagination reprend le dessus grâce à la magie du 2D, du pixel art et de gameplays neo retro.
Dans notre premier jeu, Nick Reckless in The Curse of the Lost Cause, le personnage est une sorte d’anti Indiana Jones, touché par une malédiction qui ne cesse de le poursuivre.
Notre héros évolue à travers des niveaux générés aléatoirement, ce qui permet aux Gamers une rejouabilité quasi infinie. Malgré les défis qui s’offrent à lui, il a pour objectif de se débarrasser de la cause de sa malédiction.
Nous avons également une boutique en ligne avec des objets dérivés, appelée la Loot Zone, en référence à un principe vidéoludique connu de tous les Gamers. Les fonds récoltés servent à financer notre studio et sont réinvestis dans la création de nouveaux jeux vidéo. C’est en quelque sorte une campagne participative dans laquelle nous proposons des objets en échange du soutien apporté par notre communauté.
Pouvez-vous me parler des « petits plus » de votre entreprise ?
Développer notre technologie a été notre premier défi. Puis, en 2019, après avoir participé à cinq événements à Montréal, j’ai créé une web série d’une dizaine d’épisodes appelée Once Upon a Time qui reprend toutes les étapes de la création du studio. Elle s’inscrit dans l’Ak’Mag, une démarche de transparence sur la vie de notre Indie.
Nous allons également lancer le “Dev Diary” qui retrace toutes les étapes souvent méconnues de la création d’un jeu vidéo.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ?
Durant cette période, nous avons pu avancer plus vite dans la programmation et le développement de nos projets. En revanche, cela nous a coupé de la communauté des gamers et nous n’avons pas pu participer à l’un des plus anciens festivals français du jeu vidéo, la Stunfest, à Rennes.
Par le passé, ce type d’événements a été très positif car nous pouvions faire essayer notre jeu en direct. Cela permettait d’obtenir des retours constructifs de la part des gamers ; ces échanges ont enrichi notre développement.
En effet, après seulement 3 mois de développement, 298 personnes ont essayé notre jeu, lors d’emblématiques événements montréalais tels que la DreamHack et la MEGAMIGS, en 2019. Et pour notre plus grand bonheur, notre démo a été accueilli avec enthousiasme et bienveillance. C’est ce lien avec la communauté qui nous a le plus manqué durant cette crise.
Quels sont les enjeux autour de votre entreprise ?
Afin de rester totalement indépendant dans la création de nos produits, nous souhaitons rester une entreprise autofinancée. Donc notre enjeu actuel est de séduire le public par nos gameplays et nos goodies pour que nous puissions faire des dizaines d’autres jeux néo rétro, dans un esprit Indie, sans cahiers des charges imposés.
Depuis 2016, nous faisons un pari risqué dans cette industrie extrêmement compétitive, mais c’est une aventure que nous vivons pleinement, ensemble.
Quelles sont vos perspectives futures ?
Évidemment, nous avons pour projet de créer d’autres jeux. Notre prochain concept bouillonne déjà d’idées. Mais nous souhaitons aussi améliorer notre technologie, car à terme nous la souhaitons participative, pour que d’autres Indies et projets voient le jour.
À l’heure de l’individualisme, nous souhaitons remettre l’Humain au cœur de nos échanges.
C’est pourquoi nous aimerions développer un programme de “mentorat” qui serait un lien d’échange collaboratif pour discuter et partager nos expériences.
Avez-vous une actualité sur laquelle vous souhaiteriez communiquer ?
Tous les produits de notre boutique en ligne sont en prévente jusqu’au 27 septembre inclus. Les ventes issues de cet espace auront pour but de financer notre second jeu vidéo. Quant à notre premier jeu vidéo, il sera également disponible courant septembre sur itch.io et sur Steam.
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