Les investisseurs à la recherche de valeurs sûres à l’ère de l’IA devraient suivre les conseils de Don Valentine, le défunt fondateur de Sequoia Capital.
Les droits de douane et les technologies bouleversent le monde, des marchés aux armées, mais comment ? Et comment pouvons-nous tirer parti de ce changement ou tout au moins éviter d’être écrasés ? Penchons-nous sur la technologie actuelle, et plus particulièrement sur l’IA.
Don Valentine, le défunt fondateur de Sequoia Capital, est considéré à juste titre comme l’un des grands capital-risqueurs de la Silicon Valley. Avoir la bonne orientation était la ligne directrice de Don Valentine. Si vous misez sur le bon cheval (des opportunités d’avenir), vous gagnez. Imaginez un ou deux succès multipliés par dix ou 100 par fonds, ainsi qu’une poignée de succès multipliés par cinq pour satisfaire les partenaires du fonds. Don Valentine aimait marquer une pause à ce moment-là pour faire effet. Vous ne gagnerez rien si vous misez sur les trois mauvais chevaux, disait-il.
Son conseil à ses collègues investisseurs en capital-risque : gardez vos analyses et vos études de cas pour plus tard. La priorité numéro un est d’investir sur le bon cheval.
Deux éléments vous permettront d’y parvenir, expliquait Don Valentine, tous deux observables et mesurables. Vous étiez donc un capital-risqueur paresseux si vous ne les voyiez pas. Premièrement, connaissez la vitesse de la technologie sous-jacente. De 1965 à 2015, les lois de Moore ont rendu cela facile. Elles montraient aux investisseurs un avenir prévisible basé sur les taux annuels d’amélioration de la densité des transistors dans un microprocesseur. Don Valentine se nourrissait des lois de Moore.
Cependant, vers 2015, les lois de Moore ont été mises de côté au profit d’un rythme d’évolution plus rapide. Les processeurs graphiques de Nvidia, associés aux algorithmes révolutionnaires de deep learning de Google et d’autres entreprises, ont donné des ailes à l’IA de pointe, qui était une impasse en matière d’investissement depuis les années 1980. L’IA renaissait alors en tant que leader technologique, nouveau facteur déterminant du changement, évoluant deux fois plus vite (au moins) que les lois de Moore.
Pensez-y de cette façon. Si vous parliez des lois de Moore en termes d’investissement, cela équivaudrait à un taux de rendement annuel de 30 % à 40 %. Qui refuserait cela ? Cependant, l’IA d’aujourd’hui équivaut à un taux de croissance annuel moyen de 75 % à 100 %. Combien de temps durera l’accélération étonnante de l’IA ? Peut-être une décennie ou deux. Peut-être un demi-siècle, comme les lois de Moore.
L’autre indice qui vous permet de savoir que vous avez trouvé le bon cheval d’investissement, selon Don Valentine, est l’enthousiasme précoce des clients. Avec le bon cheval, les clients n’ont pas besoin d’être convaincus. Ils entendent parler du produit par le bouche-à-oreille, ils le voient, ils l’essaient, ils l’achètent. Les coûts de vente élevés et les processus de conclusion longs sont éliminés.
Il en va de même pour les coûts de marketing élevés, car les clients satisfaits font la promotion du produit à votre place. Avant de créer Sequoia, Don Valentine était responsable des ventes dans une grande entreprise de semi-conducteurs. Comme tous les commerciaux, il aimait les produits qui se vendaient tout seuls. Moins de travail, plus de revenus, des primes plus importantes.
Où l’IA est-elle en plein essor ? Un premier indice réside dans l’explosion de la capacité des centres de données. Autre indice similaire : où les plus grands opérateurs de centres de données mondiaux sont-ils en expansion ? Si la croissance mondiale des centres de données est d’environ 15 % par an, selon JLL Research, quels sont les pays et les régions qui connaissent la plus forte demande ? Où Microsoft, Amazon, Oracle et Google investissent-ils des milliards ?
Les PDG de ces entreprises se sont tous rendus dans les pays de l’ASEAN au cours de l’année dernière. La capacité des centres de données dans l’ASEAN devrait suivre le rythme de la croissance mondiale à deux chiffres.
Les grands gagnants de l’ère de l’IA ne seront pas seulement les entreprises spécialisées dans l’IA, mais aussi celles qui adopteront le plus rapidement et le mieux l’IA dans leurs activités, qu’il s’agisse de l’agriculture, de la fabrication, du transport maritime, des transports ou de l’emballage de produits de consommation, c’est-à-dire l’ensemble des entreprises modernes à travers le monde.
Les meilleurs acteurs seront les plus intelligents et les plus agiles. Les entreprises lentes seront en difficulté. Les plus riches parmi les grandes entreprises lentes tenteront d’acheter leur excellence opérationnelle en matière d’IA (par le biais de fusions). Elles seront battues par les champions mondiaux de l’adoption.
Une contribution de Rich Karlgaard pour Forbes US, traduite par Flora Lucas
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