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Plusieurs milliardaires, dont Elon Musk, s’expriment sur l’effondrement du marché mondial et les tarifs douaniers de Donald Trump

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Elon Musk. | Source : Getty Images

Lundi 7 avril, plusieurs milliardaires partisans du président américain Donald Trump, dont Elon Musk, ont pris la parole sur la situation économique des États-Unis, alors que les marchés boursiers mondiaux ont encore plongé avec l’escalade de la guerre commerciale.

 

Ce qu’il faut retenir

Elon Musk – Le nouveau bras droit de Donald Trump ne s’est pas explicitement prononcé contre les droits de douane. Toutefois, le milliardaire a partagé tôt lundi une vidéo de l’économiste Milton Friedman vantant le libre-échange et les avantages de l’importation de marchandises. Il a également supprimé un message publié au cours du week-end, dans lequel il critiquait Peter Navarro, le principal conseiller commercial de Donald Trump, pour avoir fait l’éloge des droits de douane. Le frère d’Elon Musk (et membre du conseil d’administration de Tesla), Kimbal Musk, a critiqué les droits de douane en les qualifiant d’« impôt permanent » pour les Américains.

Jamie Dimon – Le PDG de JPMorganChase a publié lundi matin sa lettre annuelle aux actionnaires, dans laquelle il exprime ses inquiétudes concernant les droits de douane de Donald Trump, déclarant que, bien qu’il y ait des « raisons légitimes » de les imposer, ils « augmenteront probablement l’inflation ». Il a également partagé ses inquiétudes quant aux incertitudes persistantes concernant les droits de douane de Donald Trump et la manière dont ils « affecteront les alliances économiques à long terme des États-Unis ».


Bill Ackman – Le gestionnaire de fonds spéculatifs est un partisan de longue date de Donald Trump, mais il s’est clairement positionné contre les tarifs douaniers du président américain, s’en prenant au secrétaire d’État au Commerce, Howard Lutnick, et à la manière dont le gouvernement a calculé les tarifs douaniers. Il a demandé à la Maison-Blanche de suspendre l’ensemble des tarifs douaniers mis en place et a écrit dimanche que si les droits de douane entrent en vigueur, « nous nous dirigeons vers un hiver nucléaire économique que nous aurons provoqué, et nous devrions commencer à nous abriter ».

Daniel Loeb – Bien que Daniel Loeb ait déclaré en février qu’il pensait que les premiers droits de douane imposés par Donald Trump au Mexique et au Canada ne nuiraient pas au marché boursier, le gestionnaire de fonds spéculatifs s’est prononcé contre la politique plus globale de Donald Trump, partageant tout récemment un message dans lequel il était écrit que le chaos du marché boursier est « le fait d’une seule personne qui peut changer d’avis à tout moment ». Il a commenté ce message : « Exactement. »

Larry Fink – Le PDG de BlackRock a suggéré lundi à l’Economic Club of New York que « l’économie s’affaiblit à l’heure où nous parlons » et que le marché pourrait chuter de 20 % supplémentaires par rapport à son niveau actuel en raison des tarifs douaniers de Donald Trump, rapporte CNBC. Larry Fink a laissé entendre que les États-Unis sont « probablement en récession en ce moment », mais il a tout de même exprimé un certain optimisme quant aux perspectives à long terme de l’économie, déclarant : « À long terme, il s’agit en fait davantage d’une opportunité d’achat que d’une opportunité de vente. […] la vitalité des États-Unis persistera. »

 

Le chiffre à retenir : plus de dix milliards de dollars

C’est la somme que les dix principaux milliardaires donateurs de la campagne de Donald Trump ont perdue en bourse au cours de la seule journée de jeudi, les actions ayant plongé immédiatement après l’annonce des droits de douane par Donald Trump le 2 avril. Ce n’est qu’une fraction des 270 milliards de dollars au total qui ont été effacés de la fortune nette des milliardaires du monde entier jeudi, a calculé Forbes. Mark Zuckerberg, PDG de Meta, Jeff Bezos, PDG d’Amazon, Larry Ellison, fondateur d’Oracle, et Elon Musk figurent parmi les plus durement touchés.

 

Que pensent les milliardaires des droits de douane de Donald Trump ?

D’autres milliardaires se sont exprimés après l’annonce des droits de douane par Donald Trump la semaine dernière. Ray Dalio, qui dirige la plus grande société de fonds spéculatifs au monde, Bridgewater Associates, a prédit dans un billet publié vendredi que les conséquences immédiates des droits de douane de Donald Trump seraient « nettement stagflationnistes aux États-Unis et nettement déflationnistes/récessionnistes dans les pays sanctionnés », avec « de nombreuses surprises et des changements importants à venir » en fonction de la manière dont les États-Unis et les autres pays négocient ».

Stanley Druckenmiller, gestionnaire de fonds spéculatifs de longue date, a fait preuve d’un certain optimisme à l’égard des droits de douane dans une interview accordée à CNBC, les qualifiant de « moindre des deux maux » par rapport à un impôt sur le revenu. Cependant, un compte non vérifié sur les réseaux sociaux, censé appartenir à Stanley Druckenmiller, a réagi à un extrait de son interview dimanche matin, affirmant qu’il « ne soutenait pas les droits de douane supérieurs à 10 % ».

 

Dans le reste de l’actualité

Kimbal Musk, le frère d’Elon Musk, a qualifié lundi Donald Trump de « président américain aux impôts les plus élevés depuis des générations ». « Avec à sa stratégie tarifaire, Donald Trump a mis en place une taxe structurelle et permanente sur le consommateur américain », a déclaré l’actionnaire de Tesla sur X.

 

La position de Donald Trump

Donald Trump s’est obstiné à maintenir ses droits de douane et à les soutenir à plusieurs reprises, même s’ils ont semé le chaos sur les marchés. « Les États-Unis ont l’occasion de faire quelque chose qui aurait dû être fait il y a des dizaines d’années », a posté Donald Trump sur Truth Social lundi matin à propos des droits de douane. « Ne soyez pas faibles ! Ne soyez pas stupides ! Ne soyez pas un PANICAN [un nouveau parti basé sur des gens faibles et stupides]. Soyez forts, courageux et patients, et la GRANDEUR en résultera ! »

Le président américain a fermement défendu ses droits de douane devant les journalistes dans le bureau ovale lundi, affirmant qu’il s’agissait de « la seule chance pour notre pays de remettre les pendules à l’heure » en ce qui concerne les échanges commerciaux des États-Unis avec d’autres pays. Il a également déclaré que d’autres présidents ne seraient pas prêts à imposer des droits de douane aussi controversés, mais « cela ne me dérange pas de passer par là, parce que je vois la lumière au bout du chemin ».

 

Donald Trump reviendra-t-il sur les droits de douane ?

Donald Trump a laissé entendre qu’il était prêt à négocier avec d’autres pays sur leurs droits de douane, déclarant lundi que les discussions avec d’autres pays commenceraient « immédiatement » et déclarant aux journalistes qu’il était prêt à conclure des « accords équitables » avec d’autres pays qui placent « les États-Unis d’abord ».

La Maison-Blanche a toutefois démenti les informations suggérant que le gouvernement envisageait une pause de 90 jours, qualifiant cette rumeur de « fake news », et Donald Trump a déclaré lundi qu’il n’envisageait pas de suspendre les droits de douane de manière unilatérale.

Le Congrès pourrait également annuler les tarifs douaniers de Donald Trump, et une loi bipartisane a été introduite pour exiger que tous les tarifs douaniers que le président souhaite imposer soient approuvés par le Congrès. Cette loi a peu de chances d’être adoptée à l’heure actuelle et le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, aurait exhorté les républicains de la Chambre à soutenir la politique de Donald Trump, bien que certains législateurs du parti démocrate soutiennent déjà la loi et que d’autres pourraient faire de même si les tarifs douaniers continuent de faire des ravages économiques.

De nombreuses actions en justice ont également été intentées pour contester l’autorité de Donald Trump à promulguer des droits de douane, et une autre action en justice majeure pourrait être lancée cette semaine par des groupes d’entreprises.

 

Article d’Alison Durkee pour Forbes US, traduit par Flora Lucas


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