Cofondée par 5 entrepreneurs en 2016, la marketplace de prestations de ménage, de garde d’enfant, mais aussi de bien-être à domicile, a a atteint la rentabilité en 2024 et affiche une croissance durable, tout en gardant dans son modèle la revalorisation des métiers de service. Rencontre avec le CEO de Wecasa, Antoine Chatelain.
L’aventure entrepreneuriale démarre sur les bancs de CentraleSupélec pour Antoine Chatelain. À l’école qui forme les futurs ingénieurs, celui-ci ne sait pas vraiment dans quel milieu il veut faire carrière, jusqu’à ce qu’un cours intitulé « Faut-il être fou ou courageux pour être entrepreneur ? » attire son attention. Sans vrai role model d’entrepreneur autour de lui, Antoine Chatelain ne se laisse pas démonter et fait la rencontre d’étudiants centraliens qui, comme lui, avaient monté leur entreprise et en parlaient avec beaucoup de passion. « Ça m’a donné tout de suite l’envie de me plonger dans l’entrepreneuriat », se rappelle Antoine Chatelain.
C’est donc après un stage au sein d’une start-up en 2008 qu’Antoine se lance et crée le cabinet de conseil Quelle Énergie avec son acolyte Julien Lestavel, tous deux en dernière année d’école. Très rapidement, et après une levée de fonds, Quelle Énergie devient incontournable sur la niche de la rénovation énergétique des maisons. Une affaire qui tourne et qui se termine en 2015, avec un rachat par le groupe Effy, à un moment où Antoine Chatelain constate que ses objectifs avec cette entreprise ont été atteints.
Wecasa : un modèle rentable
Ce n’est qu’un an plus tard que l’envie d’entreprendre s’impose à nouveau. Toujours avec Julien Lestavel (CTO) mais aussi trois autres entrepreneurs, Pierre André (COO), Fabien Nendaz (Data) et Anne-Émilie Prévot (product designer), Antoine organise des sessions de brainstorming et très vite une idée sous-exploitée se manifeste : la transformation numérique du secteur des services à la personne, avec un objectif d’aider concrètement les gens dans leur quotidien.
« On trouvait anormal que le service à la personne soit toujours vendu de manière aussi traditionnelle par le biais d’agences locales », explique Antoine Chatelain. C’est la naissance de Wecasa. Une marketplace qui permet aux clients d’acheter des services, de trouver un professionnel de confiance de manière ponctuelle ou récurrente. Garde d’enfants, bien-être, ménage, la start-up propose une multitude de services sur sa plateforme. « On voulait aussi donner le pouvoir aux indépendants. Wecasa leur permet de mieux gagner leur vie qu’en étant salarié d’agence, avec une commission de seulement 25% », affirme Antoine Chatelain. Dans les agences locales, le professionnel ne touche traditionnellement que moins de la moitié du prix de la prestation.
En huit ans d’existence, Wecasa a bénéficié d’une belle croissance. Initialement axée sur le bien-être, à savoir la coiffure, la beauté ou encore le massage, la demande pendant le Covid explose et la start-up connaît un essor fulgurant. À la réouverture des salons post-pandémie, la plateforme baisse en cadence et s’étend dès 2022 à la garde d’enfants et au ménage pour devenir en 2024 un business avec une activité récurrente à 80%. Avec un volume d’affaires de 60 millions d’euros en 2024 et une rentabilité atteinte dès le premier semestre, l’entreprise affiche une croissance durable qui lui permet de viser l’étape de scale-up.
« On a montré l’efficacité du modèle en France et au Royaume-Uni. On a levé 18 millions d’euros en Series B pour scaler à travers l’Europe. On vise cette année 100 millions d’euros de volume d’affaires », détaille Antoine Chatelain. « On aurait pu se passer de cette levée de fonds, mais on a trouvé que l’on était encore trop petits, malgré notre statut de challenger vis à vis des leaders du marché, par rapport aux 15 milliards d’euros que représente le marché du service à la personne en France, et 80 milliards en Europe ».
La levée de fonds en série B de Wecasa va donc viser à améliorer le produit et accélérer à nouveau, en repartant en croissance non rentable durant deux ans, pour mieux asseoir son leadership en France et au Royaume-Uni afin d’ouvrir ensuite à de nouvelles frontières européennes.
Un combat contre la charge mentale
Dans un secteur pourtant incertain, Wecasa a préservé l’intégralité de ses effectifs sans procéder à aucun licenciement depuis sa création en 2016. La start-up a renforcé ses équipes avec plus de 50 recrutements réalisés en 2024. La plateforme travaille par ailleurs avec 10 000 indépendants partenaires et génère ainsi 2 000 emplois équivalent temps plein. Depuis sa création, Wecasa se veut répondre à l’évolution des modes de vie en proposant des services adaptés aux besoins des ménages.
« La vision de Wecasa, c’est d’amener de la sérénité et du temps pour soi à nos clients. Les femmes actives sont notre cœur de cible. Dans la société actuelle, la charge mentale et la pression sont de plus en plus présents. Avoir quelqu’un qui vient s’occuper de nous ou de nos enfants, c’est comme une parenthèse dans notre semaine. Et du côté des professionnels, on accompagne cette émergence des indépendants dans les servie à la personne. On contribue à la revalorisation de ces métiers qui sont parfois vus comme moins qualifiés alors qu’ils nécessitent une grande agilité », livre Antoine Chatelain.
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