Vinod Khosla envisage une course à l’armement en matière d’IA entre les États-Unis et la Chine

Selon Vinod Khosla, qui s’est exprimé lors de l’évènement « Iconoclast » organisé par Forbes, le vainqueur de cette course à l’armement en matière d’IA entre les États-Unis et la Chine exercera une influence économique sur de nombreuses facettes de la société.

Article d’Emily Mason pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

La course à l’armement en matière d’IA

Le milliardaire Vinod Khosla estime qu’il est impératif que les États-Unis gagnent la course à l’armement en matière d’IA contre la Chine afin de préserver les valeurs libérales. Se décrivant lui-même comme un techno-optimiste, Vinod Khosla a décrit la bataille qu’il entrevoit entre les deux pays : « Nous sommes clairement engagés dans une guerre techno-économique avec la Chine, et le vainqueur aura une influence économique considérable, ainsi qu’une influence sur la politique. » Le fondateur de Khosla Ventures a ajouté : « Pour ma part, je ne souhaite pas que l’idéologie chinoise l’emporte. Le président Xi Jinping pense clairement que la Chine a une idéologie supérieure. Il se trouve que j’accorde plus d’importance aux valeurs libérales. »

Selon lui, l’avantage des États-Unis réside dans leur ADN créatif et entrepreneurial, mais le pays ne doit pas se reposer sur ses lauriers. « Nous devrions tout faire pour accélérer notre rythme d’innovation et ralentir les Chinois », a affirmé Vinod Khosla.

Vinod Khosla, dont la fortune est estimée à 7,5 milliards de dollars par Forbes, n’a pas mâché ses mots lors de sa présentation devant les 1 000 personnes inscrites au troisième sommet annuel « Iconoclast » de Forbes. Abordant les élections américaines de 2024, il a critiqué l’ancien président Donald Trump, s’attirant de légers applaudissements de la part d’une partie de l’auditoire. « Vous voudriez que vos enfants aient les valeurs de Donald Trump ? Accusé de viol, accusé de mentir, de tricher ? », a déclaré Vinod Khosla. « Nous devrions être une société axée sur les valeurs, et il a pratiquement ruiné tout cela. »

Vinod Kholsa, cofondateur de Sun Microsystems et ancien spécialiste de la technologie au sein de la société de capital-risque Kleiner Perkins, a connu le succès en poursuivant des stratégies à long terme. Ses premiers investissements comprenaient des participations dans les géants de la technologie Google et Microsoft. Dans le domaine de l’IA, il détient une participation dans OpenAI, le créateur de ChatGPT.

Une explosion de la productivité

Au cours des 15 prochaines années, Vinod Khosla prévoit que l’IA apportera des services spécialisés bon marché et accessibles à tous. Il imagine un monde où les soins de santé et les services de conseil seront disponibles en quelques clics grâce aux téléphones portables. « Il est possible d’avoir trois médecins pour chaque habitant de la planète, car le médecin serait un médecin IA », explique-t-il.

Vinod Kholsa estime que ces évolutions conduiront à une explosion de la productivité et de la croissance économique aux États-Unis. Il s’attend à ce que cela stimule les marges bénéficiaires des entreprises et permette aux revenus d’augmenter plus rapidement que le nombre d’employés. Cela signifiera également que la façon dont on mesure le succès aujourd’hui ne sera plus valable. « Cela commence déjà à être vrai, car mon iPhone a plus de puissance qu’un ordinateur spécialisé, mais le PIB en informatique n’a pas augmenté avec la quantité d’informatique », a déclaré Vinod Khosla. « Nous aurons besoin de nouvelles mesures pour la productivité dans tous les domaines. »

Si l’IA offre de grandes possibilités, elle comporte aussi des risques et la nécessité de les couvrir par une réglementation raisonnable, ajoute Vinod Khosla. « Toute technologie puissante, qu’il s’agisse du nucléaire, de la biotechnologie ou de l’IA, présente des avantages, des coûts et des risques », a déclaré Vinod Khosla. « En tant que société, nous devons trouver un équilibre entre les risques et les avantages. Il y a des extrémistes qui font pression pour qu’il n’y ait pas de développement et il y a des gens qui veulent un Far West. Je ne pense pas que l’un ou l’autre soit une bonne réponse. Ce qui compte, c’est une approche équilibrée des risques. »

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