Fracture numérique et identité sur le Net
Ces réflexions ont pris un relief nouveau avec les discours de divers économistes. Beaucoup s’interrogeant sur l’impact d’un néolibéralisme risquant d’accentuer inégalités et clivages sociaux. Citons, parmi eux, le français Thomas Piketty (« Le capital au XXIème siècle »). Selon eux, il devient possible d’imaginer une autre façon de travailler et de consommer, plus collaborative, plus sobre et plus altruiste. Une économie du partage rendue possible par le numérique » (cf. le forum, « Le Web, avenir radieux du prolétariat ? »(*)
Economie positive et altruisme rationnel. Source Nomadeis_LH Forum, Fayard, Documentation Francaise, 2015
Alain Juillet, ex-directeur du renseignement à la DGSE, estime qu’il va falloir affronter trois réalités difficiles : la fracture numérique, la perte de liberté individuelle et l’exigence d’identité numérique. « L’écart entre ceux ayant accès aux nouvelles technologies et les autres va rapidement devenir abyssal vu les nouvelles capacités offertes tant au niveau de la connaissance que des technologies. Ceci va bouleverser les rapports de puissance entre les individus, les groupes et les Etats qui ne reposeront plus sur une base capitaliste, sociale ou militaire mais sur l’accès et l’utilisation de l’information dans une organisation en réseaux. Malheur à ceux qui en seront exclus car ils deviendront le prolétariat du numérique », écrit-il dans Libération. Bien d’autres auteurs, économistes, dont Jacques Attali, continuent de creuser cette question : l’ère du numérique doit permettre l’émergence d’une économie « positive », plus solidaire, collaborative et facilitant le partage du savoir et donc une meilleure redistribution des richesses. Utopique ? Certes, mais économiquement démontrable – soutiennent-ils.
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Témoignages
Jacques Attali, économiste : « Une « économie positive, c’est une économie respectueuse de l’environnement, qui sera, enfin et avant tout, au service de la société ».
Sylvie Constant (Université d’Ottawa, Ontario) : « Une nouvelle démocratie est en train de naître, issue des nouvelles technologies ou médias des masses, inventée par des « citoyens du monde ». « Ni les médias traditionnels, ni les politiques n’en comprennent vraiment les enjeux »
Alain Juillet, ex-patron de la DGSE: « Malheur à ceux qui seront exclus [de cette révolution] car ils deviendront le prolétariat du numérique.»
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RESSOURCES Economie positive : http://www.attali.com/livres/essais/pour-une-economie-positive-groupe-de-reflexion-preside-par-jacques-attali
La révolte du ‘Pronétariat’, par Joël de Rosnay et Carlo Revelli (2006) http://www.pronetariat.com/
« La révolte du pronétariat, 10 ans après »
Forum : Le web, avenir radieux du prolétariat? http://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/le-web-avenir-radieux-du-proletariat
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