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L’IA générative : facteur clé de croissance pour les grandes entreprises

IA générativeL’IA générative : facteur clé de croissance pour les grandes entreprises. Getty Images

Plus de six grandes entreprises sur dix dans le monde utilisent l’IA générative, et 74 % d’entre elles enregistrent déjà des retours sur investissement substantiels, selon une nouvelle étude de Google Cloud partagée pour la première fois avec Forbes.

Un article de Megan Poinski pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Le rapport, basé sur une enquête auprès de plus de 2 500 dirigeants d’entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de dollars, a révélé des résultats impressionnants liés à l’adoption de cette technologie. En effet, 86 % des entreprises ayant implémenté l’IA générative ont constaté une augmentation de leurs revenus de plus de 6 %. Plus des trois quarts (77 %) ont constaté une amélioration dans l’acquisition de prospects et de clients. Près de la moitié (45 %) ont vu la productivité de leurs employés au moins doubler. Plus de la moitié (56 %) ont rapporté une amélioration de la cybersécurité, avec 82 % d’entre elles mieux équipées pour identifier les menaces, et 71 % capables de résoudre les problèmes plus rapidement. Enfin, 85 % des entreprises ont constaté une augmentation de l’engagement des utilisateurs grâce à l’IA générative.

« L’IA générative n’est pas seulement une innovation technologique ; c’est un facteur de différenciation stratégique », a déclaré Oliver Parker, vice-président du développement mondial de l’IA générative chez Google Cloud, dans l’étude. « Les organisations qui investissent dans l’IA générative aujourd’hui seront celles qui domineront le marché dans les dix prochaines années. »

Un peu moins de la moitié des répondants ont indiqué que leurs gains financiers seraient réinvestis dans l’IA, avec pour objectif de développer des solutions améliorées pour divers aspects de leurs entreprises. En effet, 47 % des participants investissent dans l’alignement entre la stratégie commerciale et les technologies pour faciliter la gestion du changement dans l’adoption de l’IA. Un pourcentage similaire prévoit d’investir dans la formation continue de leurs équipes et l’attraction de nouveaux talents spécialisés en IA. Par ailleurs, 43 % des entreprises concentrent leurs investissements sur la qualité des données et la gestion des connaissances, afin de s’assurer que les futurs systèmes d’IA générative reposent sur des données précises et fiables.

Selon Google, la majorité des entreprises ont été en mesure de déployer rapidement l’IA générative. En effet, 84 % des organisations ont déclaré être passées de la phase pilote à la production en six mois ou moins. Parmi les 39 % d’entreprises qui n’ont pas encore intégré de systèmes d’IA, la plupart sont déjà en train de les développer. Seuls 5 % n’ont pas encore amorcé le processus.

Cette étude apporte des preuves tangibles démontrant que les investissements dans l’IA, tant en termes de temps que de ressources financières, peuvent générer des résultats significatifs. J’ai échangé avec Olivier Parker pour mieux comprendre comment les entreprises parviennent à tirer parti de l’IA générative grâce à un alignement stratégique et à des applications innovantes. Vous trouverez un extrait de notre conversation plus loin dans cet article. 

 

Politique et règlementations

Aux États-Unis, un juge fédéral a statué il y a plusieurs semaines que Google avait enfreint les lois antitrust afin de maintenir un monopole sur son moteur de recherche. Le département de la Justice des États-Unis, ainsi que 11 États, ont intenté un procès contre l’entreprise, affirmant qu’elle avait renforcé illégalement sa position dominante en versant des milliards de dollars à des entreprises comme Apple et Samsung pour s’assurer que Google soit le moteur de recherche par défaut sur leurs appareils.

Le géant technologique contrôle actuellement environ 90 % des recherches effectuées sur Internet, et son nom est même devenu un verbe : « googler ». Le juge a estimé que les accords de distribution exclusifs de Google sur les appareils avaient des effets anticoncurrentiels, permettant à l’entreprise de générer des bénéfices de type monopolistique.

La décision de 286 pages ne mentionne pas encore les mesures correctives, qui seront déterminées ultérieurement. Toutefois, le Washington Post a déjà évoqué quelques options possibles. Google a annoncé son intention de faire appel, tandis que des responsables gouvernementaux ont salué cette décision, estimant qu’elle pourrait favoriser une concurrence accrue au bénéfice des consommateurs.

Beaucoup considèrent cette décision comme la plus importante en matière d’antitrust dans le secteur technologique depuis celle de 1999 contre Microsoft, où il avait été jugé que l’entreprise avait illégalement utilisé la domination de son système d’exploitation Windows pour écarter les navigateurs concurrents. À l’époque, un juge fédéral avait ordonné la scission de Microsoft, mais cette décision avait été annulée en appel. Toutefois, Microsoft avait été interdit d’imposer des contrats restrictifs à ses partenaires industriels, ce qui a permis l’émergence de navigateurs et applications populaires. Ironiquement, certains analystes estiment que, si la décision contre Google est maintenue, cela pourrait offrir une opportunité significative au moteur de recherche Bing de Microsoft.

 

À la une

Un mois après qu’une mise à jour défectueuse de CrowdStrike a rendu inopérants des milliers d’ordinateurs d’entreprise sous Windows, provoquant ainsi des perturbations majeures pour des secteurs comme les banques, les compagnies aériennes et les soins de santé, la société de cybersécurité a publié une analyse approfondie des causes sous-jacentes. Selon Katie O’Flaherty, contributrice senior pour Forbes, l’incident a été provoqué par un dysfonctionnement dans une fonctionnalité introduite en février, destinée à améliorer la visibilité des attaques sur Windows. Lorsque la mise à jour (déployée simultanément pour des millions d’utilisateurs) a été installée, un outil de détection de cette nouvelle fonctionnalité a généré plus de réponses que prévu, ce qui a entraîné des pannes de systèmes.

Bien que les problèmes de programmation soient courants, CrowdStrike a admis qu’il aurait dû détecter cette erreur lors de tests internes. L’entreprise révise désormais son processus, en ajoutant des étapes supplémentaires de tests internes avant le déploiement des mises à jour, et a engagé deux experts indépendants en sécurité logicielle pour examiner le code et fournir des recommandations. CrowdStrike offre également aux utilisateurs un contrôle accru sur la planification des mises à jour, permettant de choisir le moment de l’installation, avec la possibilité de les différer si elles créent des conflits avec d’autres systèmes informatiques.

L’entreprise, dont le chiffre d’affaires annuel atteint 3 milliards de dollars, doit faire face à d’autres problèmes liés à cette panne. Début août, un groupe d’investisseurs a déposé une plainte collective contre l’entreprise, affirmant qu’ils avaient été induits en erreur par les assurances de CrowdStrike selon lesquelles ses solutions étaient « validées, testées et certifiées », écrit O’Flaherty. Delta Air Lines, qui a dû annuler 5 500 vols à cause du problème CrowdStrike, a menacé de poursuivre la société. CrowdStrike soutient que Delta a refusé son aide pendant la panne et qu’elle ne peut être tenue responsable des choix informatiques de la compagnie aérienne, qui auraient prolongé le délai nécessaire pour rétablir le système.

 

Intelligence artificielle

Le mois dernier, Elon Musk a relancé un procès contre OpenAI qu’il avait abandonné en juin. Cofondateur d’OpenAI, Musk a quitté la société en 2018, et l’accuse maintenant, ainsi que son PDG Sam Altman et son président Greg Brockman, d’avoir dévié de sa mission initiale. Selon le procès, OpenAI, autrefois centrée sur l’IA au service de l’humanité, serait désormais motivée par la recherche du profit. Musk avait retiré son premier recours sans explication, juste avant une décision judiciaire attendue. Désormais fondateur de xAI, Musk n’a pas commenté la relance du procès sur X. En réaction, OpenAI a fait référence à un billet de blog qu’elle avait écrit au sujet des accusations de Musk lors du premier procès en mars.

 

 

Oliver Parker, cadre chez Google, explique comment maximiser le retour sur investissement avec l’IA générative

Près de 75 % des premiers utilisateurs de l’IA générative observent déjà un retour sur investissement, selon une étude publiée en août par Google Cloud et partagée en exclusivité avec Forbes. Qu’est-ce qui explique ce succès ? J’ai discuté avec Oliver Parker, vice-président du développement mondial de l’IA générative chez Google Cloud, pour comprendre comment les dirigeants adoptent cette technologie. Cette conversation a été condensée pour plus de clarté et de concision. 

Quel est le point essentiel à retenir de l’étude ?
Oliver Parker : L’élément central est l’engagement soutenu de la haute direction. Peu importe les termes que vous utilisez, le soutien des cadres dirigeants dans l’adoption de cette technologie est un facteur déterminant de succès.

Le second point est de définir les cas d’usage qui auront l’impact le plus significatif et ceux qui offriront un retour sur investissement solide. Quelles sont les principaux indicateurs utilisés pour évaluer les opportunités ? S’agit-il de réaliser des économies ou de générer de nouvelles sources de revenus ? Il s’agit véritablement de définir le modèle économique qui soutient l’implémentation des cas d’usage.

L’étude a montré que 74 % des entreprises utilisant l’IA générative bénéficiaient déjà d’un retour sur investissement, et 86 % ont observé une croissance de leurs revenus de 6 % ou plus. Pensez-vous que cela évoluera au cours des 12 prochains mois ?

Pour celles qui passent en production, cette tendance semble naturelle. À l’avenir, l’adoption augmentera de manière exponentielle. Ceux qui ont un ou deux cas d’usage verront des résultats encore plus importants avec leurs projets suivants. Vous êtes en phase d’expérimentation, de production, puis d’expansion à grande échelle, où des centaines de cas d’usage généreront une valeur réelle. Si nous interrogions ces 2 500 dirigeants dans un an, il serait fascinant de constater l’explosion des cas d’utilisation en production.

Quel conseil donneriez-vous à une entreprise qui n’a pas encore d’applications d’IA en production mais qui s’y prépare pour l’avenir ?

Il est essentiel de bien évaluer comment cette technologie peut réellement apporter de la valeur à votre organisation. Mettre en place une solution pour gérer les e-mails peut être utile, mais insuffisant pour démontrer un vrai retour sur investissement. Avec nos clients, nous analysons leurs résultats trimestriels pour identifier leurs priorités. Ensuite, nous collaborons avec eux pour élaborer une stratégie adaptée.

Le soutien de la haute direction est indispensable. Il est crucial d’aligner l’IA sur les priorités stratégiques de l’entreprise. Lorsque vous discutez avec le directeur financier pour solliciter des investissements dans ces nouvelles capacités, il est essentiel de démontrer que ces projets répondent aux objectifs stratégiques de l’organisation.

Disposer de compétences techniques et de talents internes est tout aussi crucial. Les entreprises qui excellent dans ce domaine ont su intégrer des capacités techniques solides au sein de leurs équipes d’ingénierie ou de leur département informatique.

Enfin, cela commence au sommet : il faut encourager une culture de l’expérimentation. Vous développez des compétences et des capacités qui encouragent les employés à innover et à se montrer créatifs. Il est normal que certaines initiatives échouent, mais c’est une étape nécessaire. L’échec fait partie du processus d’apprentissage et de succès en parallèle.

 

Faits et remarques
Début août, Intel a vu le cours de son action chuter, déclenchant une importante vente de titres de l’industrie des semi-conducteurs, après l’annonce d’une énorme perte trimestrielle, de la suspension des dividendes et de licenciements prévus :

  • 1,6 milliard de dollars : la plus récente perte trimestrielle de l’entreprise.
  • 15 000 : le nombre d’emplois que l’entreprise prévoit de supprimer, soit environ 15 % de sa main-d’œuvre mondiale.
  • « Des mesures proactives pour améliorer nos bénéfices et renforcer notre bilan » : C’est ainsi que David Zinsner, directeur financier, a décrit les mesures de réduction des coûts de l’entreprise.

 

Conseil

Alors que les budgets se resserrent, il peut être tentant de réduire les investissements dans les interfaces dédiées à l’expérience client. Cependant, cela pourrait porter préjudice à votre entreprise sur le long terme. La récente panne de CrowdStrike a souligné l’importance cruciale de la résilience des systèmes technologiques. 


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