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Primaire À Gauche : Le Revenu Universel Sous Le Feu Des Critiques

© Getty Images

Revenue sur le devant de la scène avec la primaire de la gauche, cette idée, notamment portée par Benoît Hamon, est-elle réaliste et crédible, alors qu’elle fait l’unanimité contre elle chez les autres candidats pressentis pour porter l’étendard du Parti socialiste à l’élection présidentielle.

Vouée aux gémonies par Manuel Valls« Je suis pour une société du travail, je ne suis pas pour une société de l’assistanat ou du farniente », portée aux nues par Benoît Hamon « Quand j’entends Manuel Valls dire que ce que je propose c’est (…) l’incitation à la paresse, je me rappelle que Michel Rocard, quand il a fait le revenu minimum d’insertion (RMI), on le lui disait de la même manière – la création d’un revenu universel, résultante d’une fusion de plusieurs aides sociales existantes, est au cœur des débats de la primaire à gauche.  

Dès lors, comment cette mesure tant controversée – outre l’ancien Premier ministre, Arnaud Montebourg s’y est également vertement opposé – peut-elle raisonnablement voir le jour, et surtout avec quel(s) financement(s) ? Comme son nom l’indique, le revenu universel serait une allocation versée à tous les citoyens sans condition de ressources ou d’âge. Selon les différentes moutures, elle peut osciller de plusieurs centaines à 1 000 euros par mois.

« Société du farniente contre société du travail »

Benoît Hamon, dans son programme, propose un « glissement progressif » vers ladite allocation. L’ancien ministre de l’Education prévoit une première étape sous la forme d’une hausse de 10% du RSA (actuellement de 535,17 euros pour une personne seule sans l’aide au logement) qui serait étendue aux jeunes de 18 à 25 ans sans conditions de ressources.

Cette « première phase », d’un montant de 45 milliards d’euros, serait ainsi financée par une fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu ainsi que par la création d’un prélèvement unique sur le patrimoine, progressif, net des dettes, comprenant notamment la taxe foncière et l’ISF. Celui-ci s’appliquerait sur le patrimoine immobilier comme financier, des ménages et des entreprises. « Ce prélèvement serait de 0,65 % sur les actifs nets », précise Benoit Hamon dans les colonnes du Monde.

« Nouvelle protection sociale »

Pour la deuxième « étape » de ce dispositif, à savoir la généralisation du revenu universel, l’ancien patron du MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes) se montre plus évasif, évoquant « l’organisation d’une grande conférence citoyenne » en 2019 pour arrêter le périmètre définitif de la mesure. Dans une économie convalescente – doux euphémisme -, l’instauration d’un tel dispositif est-elle bien raisonnable ? Rappelons que le coût d’ensemble de la mesure est estimé à 300 milliards d’euros par an.

Benoît Hamon livre sa réponse, toujours dans le quotidien du soir. « Quand le Conseil national de la résistance propose la Sécurité sociale au sortir de la guerre, il invite à créer un système qui va très vite peser 100 % du PIB de l’époque. Aujourd’hui, le revenu universel, ce serait 15 % à 20 % du PIB ». Et d’enfoncer le clou. « Que s’est-il passé, en 70 ans, pour que la gauche n’arrive plus à penser ce que pourrait être une nouvelle protection sociale adaptée aux insécurités de notre temps ? ». Considéré jadis comme une utopie, le revenu universel fait désormais office de véritable « tendance » à la gauche de l’échiquier politique. Même si, hormis Benoît Hamon, seuls Jean-Luc Bennahmias, son adversaire à la primaire de gauche qui y voit « une aide pour entreprendre » et le candidat EELV, Yannick Jadot, s’y sont, pour le moment, déclarés favorables.

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