La baisse des taux de rendement et les incertitudes sur la liquidité des contrats Euros suite à la parution de la loi dite « Sapin II » incitent les épargnants à s’interroger sur les alternatives à l’assurance-vie en Euros.
Chacun y va depuis des semaines sur ses propositions pour suggérer des arbitrages. Soyons clairs, personne n’a réellement trouvé la martingale. Aucune solution ne permet de procéder à un arbitrage parfait conduisant à conserver à la fois la souplesse, le rendement, la sécurité et les avantages fiscaux du contrat en Euros de l’assurance-vie.
A écouter les fans du Bitcoin, ce support possède tellement d’avantages qu’il pourrait remplacer, ou au moins être une alternative à tous les placements, et donc pourquoi pas le contrat Euro ! Soyons clairs : les assureurs qui gèrent les contrats d’assurance-vie peuvent se rassurer… le Bitcoin ne va pas remplacer les contrats en Euros avant longtemps. Ceci dit l’engouement actuel sur cette nouvelle devise mérite qu’on s’y attarde.
Le Bitcoin est une véritable monnaie. La différence avec une monnaie classique est qu’elle est « cryptographique » (entièrement dématérialisée donc). L’unité de compte, le Bitcoin, est par construction du système limitée dès le départ à 21 Millions d’unités divisible jusqu’à la huitième décimale. L’originalité, et l’intérêt, du système est qu’il fonctionne sans autorité centrale. Il n’y a aucune interférence « politique ». Les transactions sont vérifiées une à une par la communauté des utilisateurs et enregistrées dans un registre public par principe, infalsifiable donc. Le prix du Bitcoin évolue en fonction de l’offre et de la demande comme tous les actifs ; les Bitcoins peuvent servir à acheter des biens et services comme toutes les devises. De plus en plus de commerçants acceptent le Bitcoin comme monnaie d’échange.
Les encours globaux de cette monnaie restent encore modestes mais croissent rapidement. Comme souvent lorsqu’un nouvel instrument émerge, des dérives apparaissent quasiment immédiatement. Le Bitcoin, du fait de l’anonymat et de la relative simplicité d’utilisation, a ainsi été rapidement utilisé par tout ce que la planète compte d’escrocs et de trafiquants en tout genre. Ces derniers temps, la croissance a été telle que les échanges liés aux réseaux criminels représentent désormais une part minoritaire des échanges. Les régulateurs de la planète ont commencé à mettre un cadre qui permet de sécuriser aussi l’environnement autour du Bitcoin.
Quoi que l’on pense de ce type d’innovation, il faut reconnaitre que le concept d’une monnaie totalement indépendante des pouvoirs politiques, contrôlée, validée uniquement par les utilisateurs répond à une vraie problématique. Le fait aussi, et peut-être surtout, que le montant émis est limité en fait un actif « fini ». Cet aspect rappelle le rôle que jouait l’or dans le passé. Dans le système « Bitcoin » les Etats ne pourront pas émettre de billets sans limite et fausser la valeur du patrimoine des individus ou entreprises de leur pays… ou de la planète dans l’exemple du dollar…
La hausse du Bitcoin en 2016 a été spectaculaire : un doublement face au dollar ! Il est toujours difficile d’extrapoler sur de la volatilité de courte période sur un actif, quel qu’il soit. La hausse s’est accélérée récemment au fur et à mesure que la devise chinoise baissait et que la Chine annonçait des mesures pour contrôler les sorties de capitaux. L’objectif des Chinois est de contrôler aussi parfaitement que possible le cours de leur devise, le Yuan. Il est hautement probable que les investisseurs chinois ont trouvé grâce aux Bitcoins le moyen de contourner les contrôles des autorités chinoises.
Ce qu’il se passe est très intéressant à plusieurs titres :
- Il est possible de passer à travers les mailles d’un filet… fût-il Chinois !
- Il se passe quelque chose en Chine sur la devise. Ce n’est pas forcément très bon signe pour l’économie chinoise et globalement pour les marchés en 2017.
- Quand une idée est bonne, malgré des ratés techniques liées à la jeunesse du système, elle finit par s’imposer.
Aux dernières nouvelles sur le Bitcoin, l’état américain regarde de près et essaie de reprendre un peu de contrôle sur le système… Cela va être intéressant à suivre.
En attendant, même si la monnaie Bitcoin est, peut-être, un pari d’avenir intéressant, ce n’est pas sur ce type de support qu’il faudra arbitrer ses supports en Euros !
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