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Thomas Piketty, François Ruffin, Jean-Philippe Tanguy : qui pourrait devenir ministre de l’Economie en cas de défaite de la majorité aux législatives ?

PARIS, FRANCE – DECEMBER 18 : The French Finance Ministry building, also known as Bercy, stands on the bank of the River Seine in Paris on December 18, 2020 in Paris, France. (Photo by Frédéric Soltan/Corbis via Getty Images)

Un nouvelle personnalité débarquerait à Bercy si le Rassemblement national ou le Nouveau front populaire obtenait une majorité de députés. Plusieurs noms circulent et certaines possibilités peuvent déjà être enterrées. 

 

Le règne de Bruno Le Maire à Bercy pourrait prendre fin dans les prochains jours. Après plus sept ans passés au ministère de l’Economie, un record en France, l’ancien républicain se sait menacé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier. En cas de victoire du parti présidentiel aux élections législatives, peu de chance de voir l’actuel ministre être remplacé malgré la relation tumultueuse qu’il entretient avec Emmanuel Macron. Mais ce n’est pas le scénario qui semble se dessiner à l’aune des derniers sondages. Le Rassemblement national y fait la course en tête suivi par le Nouveau Front Populaire (NVP). Si l’un de ces deux partis venait à devoir constituer un nouveau gouvernement, plusieurs noms circulent déjà pour prendre la tête d’une des administrations les plus importantes de l’Etat. 

 

Profil technique recherché 

Ce mercredi, la cheffe des députés RN déclarait, sur France 2, que Jordan Bardella« a déjà son gouvernement en tête » en cas de majorité à l’Assemblée. « Il y aura au ministère de l’Économie quelqu’un qui sait de quoi il parle et qui pourra remettre le pays sur les rails puisque le gouvernement d’Emmanuel Macron a fait très gravement dérailler notre pays », assurait-elle. Parmi les prétendants, Jean-Philippe Tanguy, député sortant de la Somme, semble tenir la corde. Diplômé d’une école de commerce (l’Essec) et de Sciences Po, celui qui était également membre de la Commission des finances s’est vu attribuer le surnom de « monsieur économie du parti » par le journal les Échos. Affichant des positions libérales, il a la lourde tâche de défendre la crédibilité économique du programme de son parti ainsi que de rassurer les grands patrons. Contacté par Forbes France, le principal intéressé n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Pour autant, la formation politique s’active en coulisse pour dégôter un profil plus technique selon les informations de BFM Business. Ces derniers jours, plusieurs noms d’anciens banquiers ont été ébruités par l’entourage de Jordan Bardella. Parmi eux, celui d’Henri de Castries, ancien PDG de l’assureur AXA et lieutenant de François Fillon pendant la campagne de 2017. L’homme d’affaires dément tout contact estimant que le programme du RN « est à l’opposé de ce que je défends à l’Institut Montaigne ». En clair, pas assez libéral à son goût. Même son de cloche du côté l’ancien patron du gestionnaire d’actifs Amundi Yves Perrier et de l’ex patron de la Bred Olivier Klein. Les deux hommes nient avoir été contactés tout comme leur volonté d’accepter un tel poste. 

 

 Une personnalité de la société civile ? 

Autre bord politique, même combat. Alors que l’écart se resserre entre le RN et le NVP dans les sondages, la coalition de gauche pourrait être amenée à choisir un ministre de l’Economie après les résultats du 7 juillet prochain. Pour le moment la question n’a pas encore été évoquée rapporte un collaborateur insoumis. « Il y a des discussions autour du nom d’un potentiel premier Ministre mais aucune autour des autres ministères », expose-t-il auprès de Forbes France. 

Mais là aussi, un favori semble se dégager en la personne d’Eric Coquerel, ex-président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. « Partisan d’une politique de la demande », l’insoumis défend depuis le début de son mandat des hausses d’impôts sur les plus riches et les grandes entreprises afin de réduire les inégalités et de financer la transition écologique notamment. Jeudi dernier, il formait avec Boris Vallaud (PS), le binôme incarnant le Nouveau Front populaire lors d’un grand oral organisé devant plus de 900 patrons. Le député PS pourrait également prétendre au ministère de l’Economie, lui qui a cherché à interpeller la salle durant l’audition. « Avons-nous suffisamment fait, avez-vous suffisamment fait pour notre pays ? Posez-vous cette question en patriote ardent ! », a-t-il lancé devant une foule incrédule. 

Afin d’éviter toute tension entre les différents groupes politiques à un poste aussi important, « une personnalité de la société civile pourrait être privilégiée » estime le collaborateur insoumis. « Quelqu’un qui incarne nos valeurs, comme Julia Cagé, voire Thomas Piketty, cela pourrait avoir de la gueule », suggère-t-il. Si les deux économistes affichent leur soutien au programme de l’union des gauches, ils n’ont jamais fait part d’une envie de s’engager en politique. Une chose semble certaine à ce stade, le ministère de l’Economie ne reviendra pas au frondeur François Ruffin. Le député sortant de la Somme, dont le combat porte autour des intérêts des travailleurs, s’est déjà porté candidat pour Matignon. En cas d’échec, « il entrera en campagne dès le lendemain avec les autres frondeurs pour préparer 2027 », croît notre source insoumise.

 


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